PAFE - Révolution 5

La Révolution à Précy - 5ème partie

Annexes

Allée des marroniers1. L'arbre de la Liberté
« Quand il était question de planter l'arbre de la Liberté, les membres de la nouvelle municipalité furent fort divisés. Quelqu'un suggérait qu'on plante un chêne puisque c' est un arbre qui traverse les siècles mais on trouva que le chêne rappelait trop la royauté avec Saint-Louis prononçant la Justice au chêne de Vincennes. Le maire de Précy aurait voulu que ce soit un tilleul étant donné ses fleurs odorantes qui permettent des infusions calmantes, mais on trouva qu'il rappellerait trop « les erreurs » ? (illisible) et puis qu'il attirerait trop les moustiques vu la proximité de l'Oise. Quelqu'un proposait alors de planter un marronnier en souvenir de Camille Desmoulins qui arborait une feuille de marronnier sur son chapeau lorsqu'il haranguait les foules dans les Jardins du Palais Royal à Paris. L' Assemblée ne comprit pas tout de suite. L'intéressé leur expliqua que le publiciste révolutionnaire qu'était Camille Desmoulins avait fait le procès de l'Ancien Régime dans un pamphlet intitulé « La France libre ». Tout le monde l'écouta avec intérêt et puis on vota à l'unanimité pour que l'arbre de la Liberté soit un marronnier. On le planta près du mur du château au carrefour à l'entrée du pays pour qu' on le remarque bien.
Arbre de la LibertéIl y avait là auparavant, une croix qu'on avait arrachée comme toutes celles qu'on avait enlevées à l'entrée des champs des prêtres et sur la voie blanche. On souligna que c'était important qu'on remarque bien l'arbre de la Liberté « pour bien-être vu par les Comités de Salut Public de Chantilly et pour ne pas réveiller la suspicion des agents pointilleux du district de Senlis ».
C'était une fête joyeuse sans trop de monde si ce n'est que des jeunes. L'arbre était décoré de rubans bleus, blancs et rouges. Le maire tenait l'arbre de sa main pendant qu'on mettait de la terreau pied et il criait : « Vive la Liberté ! ». Puis les enfants reprirent en choeur : « Vive la Liberté ! ». Puis on entonnait le chant de la Marseillaise qu'on leur avait appris pour la circonstance et qu'on chantait fort mal. Après, ce fut la Carmagnolle et d'autres rondes et on dansa tout autour de l'arbre jusqu'à la tombée de la nuit.
Selon Louis Sébastien Landru, Maître d'école à Précy en 1789.

Plantation de l'arbre de liberté2. Original, non ?
A la Révolution Française, les habitants de Précy n'ont pas seulement planté un arbre de la Liberté mais également un arbre de la Fraternité... et après tout, peut-être aussi un arbre de l'Egalité mais cela, les Archives existantes ne le signalent pas.
Sans être extrémistes comme ceux de la commune de Bresles qui firent condamner à mort celui qui avait scié l'arbre de la Liberté, les Précéens publient un arrêté pour protéger leur arbre. Le texte du « Registre des Délibérations Communales de Précy (1793-1808) » dit exactement ceci :
« Ce jourd'hui décady Nivose (Fan II) le Maire, officiers municipaux membres du Conseil Général de la Commune, des membres du Comité de Surveillance en présence de la Garde Municipale et des Citoyens de la Commune en grand nombre, on a planté l'arbre de la Fraternité sur la place publique du marché (1) et on a célébré par des jouissances en mémoire de la reprise de Toulon (2) et tous les citoyens réunis ont porté des... (fleurs ?) à la Liberté, l'Egalité, la Fraternité, aux Braves Sans Culottes de la Montagne et aux défenseurs de la Patrie de laquelle réjouissance on a rédigé le présent procès verbal les dits jours et on a arrêté que les différentes inscriptions qui entouraient l'arbre de la Fraternité et qui ont été attachés au dit arbre seront déposées dans la Maison Commune et qu'incessamment le dit arbre sera entouré de piques et treillages afin qu' il n' y soit porté aucune atteinte, et on a chanté des hymnes à la Patrie ».
Bonaparte à ToulonSigné - De Neuilly, Maire.
Une autre singularité qu'il faut signaler est la façon de voter au Conseil Municipal. Pour les élections du 19 Nivôse de l'an second de la République on procéda au vote de la manière suivante : chaque membre de l'assemblée de Précy recut deux fèves dans la main ; l'une blanche, l'autre noire. Il fallait déposer l'une ou l'autre dans un chapeau que le citoyen De Neuilly, maire, présentait à chacun.
Le 27 Frimaire de l'an second, l'Assemblée Municipale, après avoir écouté le Procureur de la Commune, a délibéré et arrêté que le citoyen De Neuilly, maire et Champion, officier municipal, se rendraient à Mello pour y recevoir du Commissaire du Canton ; « la somme de 4 258 livres pour être répartie entre les citoyens qui . ont souffert de l'ouragan du 8 juillet dernier et devront donner quittance... ». Solidarité oblige... sans qu'il y ait un impôt ou une assurance pour catastrophes naturelles !
(1) La place du marché s'appelait Place du Duc de Montmorency. Débaptisée lors de la Révolution, elle s'appellera « Place des Halles » jusqu'après la première guerre mondiale, où celle prit la dénomination « Place de Verdun ».
(2) En 1793, les Royalistes livrèrent le port de Toulon aux Anglais mais Dugommier, aidé par Bonaparte, le leur reprit.

3. Reliques et reliquaires de Précy
Carte de la 1ere croisadeDans son histoire de la première Croisade, Pierre de Nogent raconte comment Philippe de Précy, s'était croisé sous Roger II, évêque de Beauvais (1095), qui s'enrôla avec un grand nombre de chevaliers tels que Renard de Beauvais, Dreux de Mouchy, Clérambaud de Vendeuil, Mathieu de Clermont, Walon de Chaumont etc...
A son retour des croisades, Philippe de Précy rapporta plusieurs reliques parmi lesquelles un morceau de la Croix du Christ.
On sait qu'en 326, sainte Hélène, mère de l'Empereur Constantin, avait découvert les reliques de la Passion du Christ. A partir de ce moment là, un certain nombre de grands seigneurs, venus en pélerins à Jérusalem, rapportèrent une relique en souvenir. Le fait n'était pas rare. Les reliques étaient à la mode. Ce fut le cas de Lancelin de Dammartin, Seigneur de Villers, qui en 1060 revint de pèlerinage à Jérusalem avec un carreau provenant du Saint Sépulcre. Depuis ce temps là, Villers fut baptisé : « Villers-Saint-Sépulcre ».
L'église du St SépulcreOn peut aisément deviner avec quel enthousiasme Philippe de Précy fut accueilli à son retour de Terre Sainte. On était friand de reliques sans se poser de questions au sujet de leur authenticité.
Alors que certaines reliques sont restées longtemps en la chapelle du château, celle de la Sainte Croix a toujours été vénérée en l'église et ceci dès le XIIIème siècle selon le chroniqueur.
C'est sans doute à la présence de cette relique que l'Eglise doit son titre de Collégiale puisque « la chapelle du grand autel était de Sainte Croix ».
Au XVIIIème siècle, la Duchesse de Montmorency-Luxembourg, châtelaine de Précy, offrit les reliques du château à l'église paroissiale. Le Cardinal Forbin Janson, évêque de Beauvais, les a « reconnues » - « sur témoignage des seigneurs de Précy et selon la tradition séculaire locale » (4 mai 1694).
Ceci ne donne pas pour autant la certitude absolue de l'authenticité de ces reliques. « Reconnaître » ne signifie pas « authentifier » et une certitude morale n'est jamais une certitude absolue.
Les archives paroissiales précisent que ces reliques étaient enfermées dans « deux boîtes en bois précieux, elles-mêmes encastrées dans des châsses d'argent doré, ornées de gemmes et d'émaux où figuraient les armoiries des Précy ».
La couronne d'épinesLors de la Révolution Française de 1789, « ces souvenirs de la noblesse » furent jetés dans le feu de joie qu'on avait allumé dans le cimetière autour de l'Eglise. On y avait également brûlé les stalles et boiseries sur lesquelles étaient sculptées les armoiries des seigneurs de Précy.
Le chroniqueur ne dit pas que les châsses furent vendues mais cela semble évident.
« A la tombée de la nuit, le maître d'école alla voir le brasier et s'aperçut que les reliques n'avaient pas été touchées par le feu. Il les arracha au brasier et les garda chez lui jusqu'au retour du curé qui était retenu prisonnier au château de Chantilly ».
Un de ses successeurs, l'Abbé Robert, « aimant le beau » fit faire les reliquaires actuels (1830). Ils sont de style néo-gothique et faits en cuivre doré.
La relique de la Sainte Croix par contre a toujours été l'objet d'une vénération particulière et semble n'avoir jamais été inclue dans l'une des deux châsses précieuses contenant des fragments d'ossements des Saints Martyrs Vital, Clair, Evagre, Arator et Vincence.
Reliquaire avec la Ste CroixLa relique de la Sainte Croix est minuscule et fut encastrée dans un petit reliquaire en vermeil poinçonné à la tête de sanglier. Une couronne d'épines en argent est sa seule ornementation. Elle rappelle la couronne d'épines qui entoure l'écu de Philippe de Précy, chevalier, sénéchal et gouverneur des frontières de Flandre, dont le sceau, apposé sur une quittance datée de 1317 est conservé aux Archives nationales. Pierre Gambier l'a reproduit dans son livret « Précy en Isle de France » (1953), page 35. Les seigneurs de Précy devaient être attachés à cet emblème de la Passion. Deux de leurs ancêtres s'étaient croisés ; l'un à la première et l'autre à la sixième croisade.
A l'intérieur du couvercle en vermeil figure un Christ en croix avec à ses pieds Marie Madeleine à genoux.
Le 30 août 1861, le Cardinal François Nicolas Morlot, archevêque de Paris, fit « reconnaître » (recognovimus) cette relique de la Sainte Croix et y apposa son petit sceau. (« sigilloque nostro minimo obsignavimus »).
Ce petit reliquaire est présenté entre deux disques de verre, dans un ostensoir du XVIIIème siècle représentant un soleil rayonnant qui surgit d'une gerbe de blé où s'entremêlent des grappes de raisin. La lunule est entourée d'un nuage avec quatre têtes d'anges. Le nœud est lui aussi une composition autour de deux têtes d'angelots. Le pied comporte des décorations autour d'un triangle, symbole du Dieu Trinitaire. Le tout repose sur quatre pattes griffées.
Encore maintenant, chaque année, le jour du Vendredi Saint, anniversaire de la mort du Christ, cette relique est proposée à la vénération des chrétiens de Précy.

4. Le retable de Précy
Retable roman du xiiieUn retable est un ornement d'architecture, de sculpture ou de peinture exécuté en retrait de la table d'autel. Le retable de l'ancien maître-autel du XIIIème siècle est une sculpture sur pierre dont la pièce principale est un bas-relief. Les spécialistes estiment que ce qui nous reste aujourd'hui (1989) est une recomposition à partir d'éléments d'époques différentes.
Les petites colonnes sont les pièces les plus antiques. La partie supérieure représentant le Christ en croix, entouré de la Vierge et de saint Jean escortés par les apôtres Pierre et Paul, patrons de la Collégiale de Précy, eux-mêmes accompagnés par les apôtres Jacques et Barnabé ; elle est posée sur un ensemble décoratif plus tardif.
Les archives paroissiales signalent que vers 1842, le curé Decaux fit « restaurer » les autels de la sainte Vierge et de saint Louis. En effet, les autels avaient été « brisés » au cours de la tourmente révolutionnaire. Si on ne parle pas de la restauration du maître-autel, c'est que celui-ci a sans doute été abîmé au point qu'ils ont décidé de l'enterrer conformément aux lois de l'Eglise en pareil cas. Le Droit canonique reprend ces prescriptions.
L'abbé DecauxOn sait qu'en avril 1851, en exhumant les corps du cimetière autour de l'Eglise pour les transporter au nouveau cimetière sur la route de Neuilly-en-Thelle, on découvrit le retable.
Prétendre que le Précéens l'avaient enterré « pour qu'il échappe aux destructions des pioches révolutionnaires » me semble invraisemblable pour la bonne raison que le curé n'a même pas eu le tempsde cacher l'argenterie et les vases sacrés de l'église ce qui est certainement plus facile que de démonter et de cacher ce lourd retable en pierre.
Pourquoi d'ailleurs le curé Decaux ne l'aurait-il pas fait « restaurer » comme il fit pour les deux autres autels ? Pourquoi en 1873, le curé Chambay ouvre-t-il alors une souscription pour « reconstruire » les trois autels brisés au cours du vandalisme révolutionnaire de 1793 ?
Pourquoi l'architecte Viollet-le-Duc - expert en restaurations de tout ordre - a-t-il préféré doter notre église d'un nouvel autel sorti de ses cartons en même temps que le portail latéral ?
Les réponses renvoient de toute évidence à l'explication que j'ai donnée.

Ce qui disparut dans le vandalisme révolutionnaire à Précy

Statue St Sébastien- La statue du Dieu de Pitié. Ecce Homo du XVème siècle en pierre au lieu dit « Dieu de Pitié ».
- La niche et la statue de saint Germer : statue en pierre du XVIème siècle au coin de la rue Saint-Germer.
- La statue de saint Pierre. Bas relief dans le champ dit de « Saint-Pierre ».
- La statue de saint Vincent au coin du clos des moines.
- Les archers réussirent à cacher la statue de leur patron saint Sébastien qui ornait le fronton du bâtiment de l'archerie.
- On enleva la croix de la terre des prêtres, de la vigne du côteau et de la blanche voie.
- On vendit trois cloches pour la fonte.
- On enleva le coq du clocher.
- On brisa les trois autels de l'Eglise dont le retable du XIIIème siècle.
- On brisa le gisant et le tombeau de marbre du Seigneur de Précy.
Le coq du clocher- On vendit les huit cercueils de plomb des seigneurs de Précy.
- On effaça la litre peinte au-dessus des colonnes de la nef centrale de l'église. (On en voit encore quelques traces près de l'orgue).
- Un ornement chape de tapisserie aux fils d'or du XVème siècle et deux ornements en drap d'or aux brocarts furent vendus à Paris.
- « Un Missel d'autel, incunable illustré de miniatures et d'enluminures et dont les plats étaient recouverts de plaques d'ivoires sculptées, entourées de pierres précieuses en cabochon » (vendu, brûlé, volé...?).
- Dans le feu de joie allumé dans le cimetière devant l'église, on jeta les reliques, les tables et boiseries du XVIème siècle où figuraient les différents écus et armoiries des Seigneurs de Précy, le banc d'œuvre orné de figurines et de fleurs de lys (XVIème siècle - il en reste quelques planches), des bancs d'église, les registres, parchemins et archives de la paroisse...
- On vendit « deux châsses d'orfèvrerie ornées de gemmes et d'émaux où figuraient les armoiries des Précy ». (XIIIème siècle).
- On vendit « un ostensoir en argent, deux calices, des boites aux saintes huiles, deux chandeliers en argent, une croix de procession, un instrument de Paix aux effigies de saint Pierre et saint Paul ; le tout pour 55 marcs 2 onces d'argent ».
- Deux tapisseries de Beauvais du XVIIIème siècle, l'une représentant saint Pierre délivré de sa prison, l'autre saint Paul terrassé de son cheval, sur le chemin de Damas.

Le cardinal de BelloyVente des biens de l'église
N° 20 - Le 3 janvier 1791. Vente d'une terre appartenant à la cure de Précy, située à Précy, vendue à Jean Tardu, notaire à Précy pour 2 425 livres.
N° 21 - Le 3 janvier 1791. Vente d'une terre appartenant à la Chapelle de Précy, située à Précy, vendue à Jacques Rouard curé d'Aumont pour 8 100 livres.
N° 251 - Le 22 avril 1791. Vente du corps de ferme appartenant à l'Abbaye de Royaumont, situé à Précy, vendu au citoyen Jean Tardu, notaire à Précy pour 1 650 livres.
N° 508 - Le 4 août 1792. Vente de la vigne appartenant à la cure de Précy, situé à Précy, vendue à Florent Delaunoy, curé de Précy pour 1 000 livres.
N° 556 - Le 22 décembre 1792. Vente des terres appartenant à la Fabrique de l'Eglise de Précy, situées à Précy, et vendues au notaire Tardu pour 11 500 livres.


Pierre Louis de la RochefoucauldConfirmations
25 septembre 1795
Confirmations en l'église de Précy par Monseigneur Jean-Baptiste de Belloy, futur cardinal-archevêque de Paris (1708-1808). Il était né à Morangles sur le plateau de Thelle dans le département de l'Oise. Le siège de Beauvais était vacant. L'Evêque comte Jean-François de la Rochefoucauld, victime de la vindicte révolutionnaire venait d'être martyrisé au couvent des Carmes à Paris, le dimanche 2 septembre 1792, son frère, Pierre Louis de la Rochefoucauld, évêque de Saintes, l'évêque d'Arles ainsi que quatre prêtres du diocèse de Beauvais parmi lesquels le chanoine Pierre Brisse, ancien curé de Boran, figurent parmi les 191 martyrs massacrés au couvent des Carmes. Le Pape Pie XI les a inscrits au catalogue des Bienheureux. C'est pendant cette période trouble que Mgr de Belloy, toujours prêt à rendre service malgré son grand âge, vint confirmer les enfants de Précy et ceci à la demande de Monsieur l'Abbé Delaunoy, curé de Précy, revenu depuis peu du château de Chantilly où il avait été détenu avec des prêtres, nobles et autres citoyens jusqu'à la chute de Robespierre.

PAFE - Révolution 4

La Révolution à Précy - 4ème partie

La Prévôté de Précy

Archives de la Prévoté
L'ancienne prévôté« Aujourd'hui, septième jour de la troisième décade du mois brumaire de l'an second de la République Française une et indivisible périssable, en l'assemblée des maires et officiers municipaux de la commune de Précy-sur-Oise, il a été arrêté que seraient déposés au greffe de la municipalité dudit Précy, tous les registres, minutes et sentences provenant de la ci-devant Prévoté dudit Précy ... »
Suit l'énumération de ces documents, puis l'énumération des liasses,
16 liasses de 1684 à 1699
15 liasses de 1700 à 1744
12 liasses de 1715 à 1726
9 liasses du greffe des années 1727 à 1735
15 liasses de 1736 à 1748
12 liasses de 1749 à 1760
14 liasses de 1761 à 1771
20 liasses de 1772 à 1780
29 liasses de 1781 à 1789, etc... plusieurs pièces séparées ou individuelles de minutes et de sentences.

Saint PierreVentes
Le 30 Frimaire de l'an II, vente des pierres et croix du cimetière pour deux livres quinze sols.
Vente des pierres et croix Saint-Pierre moyennant la somme de douze livres.
Vente des pierres et la croix du grand pré pour dix-huit livres quinze sols.
Vente des pierres et la croix du Havre pour dix-huit livres quinze sols.

Le chirurgien - apoticaire et pharmacien
Apprenant la fermeture des facultés de médecine jugées inutiles et se voyant méprisé par certains comme un privilégié du savoir, il ferme sa boutique mais exerce « son art » en secret à la grande satisfaction de l'ensemble de la population.

Remise de fusils
Cejourd'hui, second nivôse de l'an second... Le maire et officiers municipaux ont fait remise de vingt-huit fusils au citoyen Pierre Henneguy, un fusil numéroté 8, au citoyen Thomas Cœuderoy un fusil n° 28, au citoyen Carré un fusil n° 16, au citoyen Prévost un fusil n° 44, au citoyen d'Haugeranville deux fusils n° 37 et 38, à la citoyenne Veuve Lahure, un fusil n° 29, etc...

Litre aux armoiries des MontmorencyComptes et règlements
« Cejourd'hui quartidi, quatre nivôse de l'an second... il a été délibéré et discuté sur son mémoire d'ouvrages faits par le citoyen Blochet et Honoré Jousselain, relatifs à l'ouverture des caveaux dans l'Eglise, la démolition des croix, la destruction des armoiries et signes du régime féodal et autres objets détaillés dudit mémoire, montant d' une somme de cent soixante douze livres dix sols. Il est arrêté que le citoyen Champion, trésorier de la commune est autorisé à payer aux dits citoyens Blochet et Jousselain la somme de cent trente cinq livres à laquelle ledit mémoire a été réduite, ce qui a été accepté par Blochet et Jousselain et à sa charge le graveur et payer le citoyen qui a travaillé avec eux pour ladite démolition ».

Déprêtrisation
« Le neuf nivôse de l'an second... s'est présenté Pierre Colasse lequel nous a déclaré que le 12 du mois dernier il a remis au Directoire du District de Senlis ses lettres de prêtrise et autres pièces relatives delaquelle déclaration nous lui donnons acte et a signé avec vous ».
De Neuilly - Maire - Laurent - Pierre Colasse - Champion.

Crime de « Lèze-Nation »
Les moissonneurs« Cejourd'hui, deux pluviôse de l'an second de la République, l'agent national a pris la parole et dit qu' il requiert la plus prompte exécution de la réquisition faite par le directoire du district... relatives à l'approvisionnement de Paris, requiert séance tenante la répartition... »
Chaque cultivateur de la commune doit contribuer à fournir une masse de cent cinquante deux quintaux de blé demandés par décade jusqu'au 11 ventôse au ler mars - requiert la municipalité et sallures (?) s'il y a assez de batteurs pour fournir la réquisition aux époques prescrites et de prendre des mesures pour en fournir auxdits cultivateurs... Il demande que la municipalité prenne des mesures pour qu'à chaque séance on lui rende compte du grain battu et qu'à chaque décade l'envoi de la réquisition soit constaté au greffe.
Citoyens, obéïssons avec zèle. Ne sommes-nous pas assurés de la sollicitude que la Convention Nationale engage pour tous les citoyens ? Il s'agit d'assurer le triomphe de la liberté et le salut de la République et nous sommes tous bons républicains. La loi nous rend responsables sur nos têtes à la moindre négligence de cette réquisition importante, d'un crime de lèze nation... Je demande la transcription de mon réquisitoire sur le registre.
Signé : Alexandre Berthier - Agent national, de Neuilly. Maire.

Réquisition
La guerre coûte cher à la nation qui est au bord de la famine. tout devient sujet de réquisition.
La commune devra fournir 16 000 bottes de paille, 3 327 bottes de foin, 80 chevaux, 159 vaches, 715 moutons... selon le recensement.
Armoiries St GelaisLe marché de Précy n'est plus approvisionné faute de fourrage. Certains cultivateurs ont du vendre ou abattre des bestiaux. « Étant donné la pénurie de grains, il a été arrêté que mercredi prochain, jour du marché au bled, chaque boulanger de la commune sera tenu de remettre entre les mains du citoyen maire, l' état des citoyens auxquels ils ont fourni du pain depuis le dernier marché... »

Plus de signe féodal ou royal
Le 21 Pluviôse de l'an deux, « il a été délibéré et arrêté que les citoyens de ladite commune qui ont dans l'intérieur ou sur les bâtiments de leurs maisons des seigneuries, les ci-devant féodaux ou porteurs d'armoiries ou autres signes de la royauté ou du régime féodal sont tenus d' effacer et faire disparaître les titres et les armoiries sous peine de désobéissance à la loi...»


Une pierre armoriée

Les armoiries sont celles qui figuraient dans la tour hexagonale du château de Précy que Louis de Saint-Gelais, dit de Lusignan, fit reconstruire au XVIème siècle. Il portait écartelé au premier et au quatrième d'azur à la croix alaisée d'argent, qui est de Saint-Gelais et au deuxième et au troisième burelé d'argent et d'azur des dix fasces, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'or qui est de Lusignan.
Pendant la guerre de Cent ans, le château féodal construit au Xème siècle par Philippe de Précy, fut assiégé par les Anglais. En 1430, le roi Charles VII,les fit déloger par le Maréchal de Boussac qu'il envoya à Précy en expédition punitive. La plupart des Anglais étant tués les autres furent contraints de se rendre. La forteresse fut démolie. Il en subsiste les fondations, la salle des gardes et les fossés entourant le Château.
Jean de Brosse, seigneur de BoussacLouis de Saint-Gelais, conseiller du roi, fut un grand personnage de la Cour de France. Il occupa la plus haute fonction auprès de la reine Catherine de Médicis. « Comme ambassadeur extraordinaire il représenta plusieurs fois Henri II en Angleterre. Il fut également envoyé en mission auprès du Pape Julles II en 1552, représenta encore Henri II à Rome en 1555 à l' occasion du Conclave et fut délégué comme ambassadeur au Concile de Trente ». Malgré cela, il était très attaché à sa seigneurie de Précy. Il fit construire la nef gothique de l'église qui avait souffert de l'incendie provoqué par les Anglais durant la guerre de Cent Ans. Il résida souvent à Précy dans le château de style Renaissance qu'il avait fait construire sur l'emplacement des fondations de l'ancienne forteresse médiévale.
Ce château et la seigneurerie de Précy passèrent à la maison de Montmorency Ceux-ci étaient baillis et gouverneurs de Senlis. Ils résidaient plus souvent à la cour de Versailles qu'à Précy. Rien d'étonnant de voir leur désintérêt grandissant pour Précy. Faute d'entretien, le château de Précy tomba de vétusté au début du XVIIIème siècle. Emigrés en Belgique, les Montmorency vendirent leur Seigneurie et château. A la révolution, le nouveau propriétaire fut délogé et les bonnes pierres du château furent récupérées par les habitants du pays pour construire leurs maisons. C'est ainsi qu'un jour de 1851, pendant les travaux de translation du cimetière sur la colline de Neuilly, Monsieur Batelier découvrit la grosse dalle sculptée représentant les armoiries des Saint-Gelais. Elle était retournée et couchée sur le grand fossé séparant le cimetière du château. On passait dessus sans se rendre compte qu'elle était si belle. Monsieur Batelier demanda à la Commune d'acheter la pierre sculptée pour la maison qu'il étai en train de construire dans la grande rue. On la lui donna pour rien.
André MalrauxC'est ainsi que cette magnifique pierre héraldique aboutit dans le mur de la maison des Batelier. Lorsqu’André Malraux fut Ministre des Affaires Culturelles, il vint un jour à Précy pour essayer de récupérer la pierre, mais cela semblait difficilement réalisable à ce moment là. Madame Batelier me la proposa pour mettre dans l'église. J'ai peut-être eu tort de ne pas l'accepter. A vrai dire, je la voyais plutôt sur la façade de la mairie. J'en parlais au maire Monsieur Bessey qui envoya Madame Gérardot pour acquérir la pierre pour l'hôtel de la mairie de Précy.
Entre temps, Madame Batelier mourut. La pierre héraldique qui servit de modèle à celle qui figure dans la tour hexagonale du château reconstruit selon les dessins de Viollet le Duc, est toujours là encastrée dans le mur de la maison du n° 67 de l’actuelle rue Charles de Gaulle.


Le maître d'école - 6 juillet 1791


Deux étolesLouis Sébastien Landru, maître d'école à Précy perd sa fonction car les maîtres d'école sont interdits. Du coup, il n'a plus de quoi vivre car son traitement lui était versé par le Duc de Montmorency et celui-ci a émigré en Belgique.
Le citoyen Landru adresse une requête dans laquelle il supplie humblement messieurs les Présidents et citoyens du Directoire du District de Senlis ; et disant : « qu'en sa qualité de chantre depuis plus de dix-sept ans qu'il demeure en ladite paroisse de Précy, il a toujours aidé par son chant les chapelains deladite église à acquitter les fondations des anciens seigneurs dudit Précy, lesquelles fondations consistent
1 - en une messe solennelle et salut du très Saint Sacrement tous les premiers jeudi de chaque mois.
2 - en des matines avec laudes et Libera à la fin tous les dimanches et Fêtes d' obligation.
3 - en une messe haute et vêpres et complies chaque jour de l'année que lesdits chapelains ont toujours acquittés ce jusqu'à présent pour le repos des âmes desdits anciens Seigneurs, disant encore que pour ses honoraires et pendant ledit temps il lui a été payé chaque année par Monsieur de Montmorency ci-devant Duc et Seigneur dudit Précy, la somme de cinquante livres de la manière et ainsi qu'il est expliqué dans un contrat de fondation qui fait mention de cinq cent livres de rente, savoir quatre cent livres en faveur desdits Chapelains, cinquante livres en faveur de la fabrique de ladite église et cinquante livres en faveur d'un chantre avec les charges énoncées. Lequel contrat a été remis sous récépissé par Monsieur l'abbé Colasse, un des Chapelains de ladite église aux Messieurs... du directoire du district. A ces causes il a recours à votre autorité, à votre justice et à votre bienfaisance.
Ce considéré Messieurs, il vous plaise, malgré la suppression desdites fondations à l'acquit desquelles il aurait désiré aider toute sa vie, lui accorder chaque année pour son traitement ladite somme de cinquante livres de la manière et ainsi qu'il est expliqué audit contrat de fondation, et il priera bien pour vous et pour les anciens Seigneurs dudit Précy.
Fait à Précy-sur-Oise, le six juillet mil sept cent quatre vingt onze ».
Signé : Landru.
L'école maternelleSa requette est appuyée par le curé, le maire et la fabrique d'église
« Nous, curé, maire et officiers municipaux de ladite paroisse de Précy-sur-Oise, certifions à tous ceux à qui il appartiendra que la présente supplique des autres faitscontient vérité dans tout son détail en foi de quoi nous avons signé à Précy-sur-Oise ce sept juillet mil sept cent quatre vingt onze ».
Signé : Le vasseur, Maire
Le Rebergue
Boutrois
Gréhan
De Launoy, Curé.
Réponse du Directoire
Salle de classe autrefoisVu par nous, administrateurs composant le directoire du district de Senlis, le mémoire présenté par Louis Sébastien Landru maître d'Ecole de la paroisse de Précy-sur-Oise et chantre de la ci-devant collégiale dudit Précy par lequel il expose que depuis dix sept ans il est chantre de la dite Eglise Collégiale aux gages de cinquante livres par an qui lui étaient payées par le ci-devant Seigneur de Précy, fondateur de ladite Eglise, et demande qu'il lui soit accordé un traitement annuel de cinquante livres.
Vu aussi l'avis de la municipalité de Précy qui sur ce le Procureur Syndic, le Directoire considérant que le nommé Landru de maître d' Ecole de la paroisse de Précy, que cette place doit lui produire les secours nécessaires à sa subsistance, en conséquence estime qu'il n'y a lieu de lui accorder ce traitement annuel qu'il demande mais seulement une gratification de cinquante livres une fois payée.
Délibéré à Senlis ce onze juillet mil sept cent quatre vingt onze.
Signé : illisible, Thérouenne, Laurent, du chaufour, et Leblanc.
Le citoyen réussit quelques temps après à être engagé par la municipalité de Précy comme Secrétaire Greffier. C'est lui de son écriture fine et régulière qui rédigera les actes et rapports de tous ordres dans les deux registres des délibérations municipales qui nous restent aux archives communales de Précy.
Petit décadaire instruction publique 1794Le 16 Pluviôse de l'an second de la République, les gouvernants lancent un appel aux Candidatures de maîtres d'école et à l'ouverture des Ecoles. Il est vrai que depuis de nombreux mois les enfants étaient livrés à eux-mêmes. Ne venant déjà que trois à quatre mois à l'école pendant l'hiver, leur instruction laissait beaucoup à désirer.
« Le 21 Pluviôse de l'an second de la République, le citoyen Louis Sébastien Landru résidant en notre commune, lequel en conséquence du décret de la convention nationale relatif à l'instruction publique en date du 29 Frimaire a déclaré qu'il avait l'intention d'ouvrir une école et de se livrer à l'instruction de la jeunesse et se propose de leur enseigner à lire, écrire, compter et les principes de l'arpentage et de la géométrie et de se conformer aux lois réglementaires qui ont été et qui seront données par la suite et sanctionnées par la Constitution...  A cet effet ledit citoyen Landru nous a présenté un certificat de civisme à lui délivrer parle Conseil Général de la commune et a signé Landru.
Sur quoi après qu'il en a été délibéré... il est arrêté que ledit citoyen Landru est autorisé à ouvrir une école avec des livres pour l'enseignement à commencer du premier ventôse prochain à la charge pour lui de se conformer aux lois et faire à la municipalité sa déclaration du nombre d'enfants et de pupîtres qu'ils sont tenus d'envoyer envers l' école et du nombre en personnel des instituteurs qu'ils choisiront. Ce présent arrêté sera publié et affiché, vingt trois Pluviôse du présent mois du marché ».
Place de l'égliseLe lendemain, Madeleine tinette Le Cœur fait elle aussi sa déclaration et est autorisée elle aussi à ouvrir une école à partir du premier Ventôse prochain. Pour aider Landru à arrondir ses fins de mois, le maire De Neuilly et les officiers municipaux de Précy, le choisissent plus tard pour « balayer ou faire balayer le temple de l'être suprême et la Chambre de la maison commune la veille de chaque décadi et des fêtes... et il lui sera payé trente livres ».
Après six mois d'école, Landru est découragé et s'en explique au maire et aux officiers municipaux. Ils décident alors « le dix Fructidor... attendu qu'à partir du premier Fructidor du présent mois, le citoyen Landru a cessé son école primaire parce qu'à cause des travaux de la moisson, les citoyens envoient leurs enfants soit à la moisson soit à glâner et que ces travaux ne seront point encore fini ; Il a été arrêté que l'école primaire est suspendue depuis le premier du présent mois et ne reprendra que le premier Vendémiaire prochain ».
Signé De Neuilly, Maire
C'est dans l'Hôtel-Dieu de Précy, dit La Charité, que se faisait l'école primaire. Landru a également sauvé les reliques de l'église du brasier que les révolutionnaires vandales avaient allumé dans le cimetière. Nous trouvons sa belle signature romantique au bas de presque tous les actes rédigés dans les registres des délibérations municipales.

Fraudeurs et suspects
Intérieur d'une fermeLes registres pullulent de rapports sur les fraudes, les vols et les violences.
« Cejourd'hui quatre ventôse de l'an second... le citoyen Theuret, cultivateur au lieu de vendre son beurre sur le marché le vend dans sa maison... il a été dénoncé d'avoir vendu du beurre hier au citoyen d'Haugeranville... Il est arrêté que dorénavant sous peine d'être dénoncés comme suspects, les denrées doivent être vendues sur le marché ».

Temple de la raison et de l'union
« Cejourd'hui dix-sept ventôse de l'an second... il a été arrêté que le citoyen agent national nous autorise de faire mettre à l'extérieur du temple de la raison, cette inscription 'Temple de la Raison et de l' Union' et à faire placer les faisceaux des départements surmontés du bonnet de la Liberté d'après le dessin qui sera présenté par le District qu'il jugera le plus convenable à cet effet et il a aussi autorisé de prendre dans l' intérieur du temple les bois et fers dont ils ont besoin ».

La première mairie
L'ancienne mairie« Cejourd'hui vingt ventôse de l'an second... il a été exposé par le citoyen maire qu'il n'y a dans la commune aucun autre logement possible d'occuper pour les écoles primaires que la maison dite 'La charité', qu'il n'y a point non plus des logements à occuper à servir de maison communale que le ci-devant presbytère, que les assemblées de la municipalité se tiennent dans une petite chambre en rez-de-chaussée dépendante de la maison dite de Charité, qu'une autre chambre est préoccupée à faire un corps de garde à quoi qu' elle sert maintenant et qu'enfin, il n'y a point dans la commune d'autre édifice pour servir de temple de la Raison que l'ancienne église - sur quoi il a été délibéré et arrêté que les administrateurs du Directoire du District seront invités à autoriser la municipalité à s' emparer de la maison dite 'La Charité' pour y faire tenir les écoles primaires, à faire servir de corps de garde la petite chambre au rez-de-chaussée dépendant de la maison de charité, (et) à s'emparer également du ci-devant presbytère pour y tenir les assemblées de la municipalité et enfin de disposer de l'ancienne église pour servir à l'avenir de Temple de la Raison et la demeure de la maison communale et à vendre les bancs, boiseries et autres objets de peu de valeur... et que le prix doit être employé à l'entretien dudit temple, et à d'autres dépenses nécessaires pour l'entretien... » .
Signé : De Neuilly, Maire - Champion, Delaunoy,
Decaux, Levasseur, Laurent et Landru S.G.

Portail de l'égliseDivers
Le dix ventôse l'an deux, vu la pénurie de blé, le maire achète 690 livres de grains pour l'approvisionnement de la commune en difficulté.
Le trente ventôse l'an deux, il sera annoncé « au son de la caisse qu'une assemblée aura lieu Décadi prochain du mois Germinal à onze heures du matin dans le local du ci-devant presbytère » pour décider des secours à donner ou envoyer aux familles des défenseurs de la Patrie qui sont dans le besoin. On signale dix familles.

La petite porte
« Cejourd'hui quintidi germinal de l'an second... le maire est autorisé... de faire ce qui est nécessaire et de la manière qu'il jugera convenable, dans le temple de la Raison, et prendre à cet effet et faire employer les boiseries de la ci-devant église ce qui sera nécessaire à faire. Aussi arranger le corps de garde et à faire percer une porte sur la rue et prendre aussi les bois nécessaires... ».

Secours populaire
Le citoyen Charles Devinoy de cette commune est dangereusement malade depuis environ six semaines et il « a des plaies qui faute de linges font craindre la gangrène ». Il est père de deux enfants et se trouve dans la plus grande indigence. « L'Agent National entendu, il a été arrêté qu'il serait pris dans le coffre de la ci-devant Charité, deux chemises et quelques linges qui seront portés au dit citoyen et qu'une note de ces objets sera déposée dans le coffre... ».

Atelier de salpêtre
La charretteIl sera incessamment établi dans la commune un atelier pour le salpêtre. La maison de la citoyenne Veuve Legros est requisitionnée « Elle sera tenue de souffrir ledit établissement ».

Sacrés bestiaux
Le 19 Germinal l'an second... « on a observé que les bestiaux de quelques citoyens vont gaillardement paître dans le ci-devant cimetière ce qui occasionne des querelles dans la commune qui a délibéré et arrêté qu' elle venderait l' herbe par adjudication au plus offrant et dernier enchérisseur ».
Le lendemain, l'herbe fut adjugée pour 35 livres au citoyen Gilles Decaux.
Peu après se produit un différent entre Précy et Gouvieux à propos du « Marais Dozay ».
Grappes de raisin« Malgré les lois qui font défense aux cultivateurs de faire paître leurs bêtes à laine dans les pâturages aux herbes et auxquels est fait défense verbale et par écrit à la commune de Gouvieux, les cultivateurs de ladite commune de Gouvieux ne cessent de faire paître leurs bêtes à laine dans les marais Dozay... que particulièrement au jour d'hier le citoyen Lemaître a aperçu dans le marais Dozay des bêtes à laine de la commune de Gouvieux il s'est transporté dans le marais et a reconnu la citoyenne Severine Berge... qui faisait paître un troupeau de bêtes à laine... »
Les citoyens Lemaitre et Chefdeville les ont chassés et porté plainte. Quelques jours après, plusieurs citoyens ont manifesté leur désir d'avoir une assemblée générale pour savoir au juste quel sera le partage qui sera fait des différents lots appartenant à la commune en particulier en ce qui concerne le grand pré et la place du Gavre et dépendances.
Défense est faite de faire paître des bêtes dans le terrain appelé le grand pré et celui appelé de la Place du Havre. Plus tard, ces terrains sont répartis en lots mais il est précisé que les arbres plantés sur la place du Havre seront vendus au profit de la commune et que l'avoine semée sur le terrain du Havre sera vendue au profit de la commune.

Réquisitions
On signale à plusieurs reprises la difficulté d'approvisionner le marché de Précy. Il s'en suit des réquisitions chez les cultivateurs. Il y en a qui se dérobent mais ils risquent des « peines rigoureuses au maximum ». C'est ainsi que Louis Pierre Levasseur, Joseph Benan et Jean Gautier sont sommés au nom de la loi de déposer au marché la quantité de blé qui a été requis de fournir faute de quoi ils seront déclarés « suspects ».
Sentinelle près des tonneauxA propos de la réquisition des cochons, l'Agent National a précisé « qu'à l'avenir on ne reçoit que du cochon gras âgé d'un an » comme « il n'y en a point dans notre commune... il a été arrêté que la réquisition... n'aura point d'effet ».
Le quatorze florial de l'an second, nouvelle réquisition de chevaux avec charettes ou voitures, de bateaux chargés de foin et d'avoine.
Peu de temps après, on réclame la contribution mobiliaire, puis un nouveau recensement suivi d'une réquisition de luzerne, foin, paille, lentilles... mais aussi des chevaux et mulets encore existants dans la commune. Le duc de Montmorency envoit un acte d'abandon de quatre chevaux. Les boulangers n'ont plus de grains... On confisque des fourrages et des grains chez les fraudeurs. Plusieurs procès verbaux sont dressés pour « le trop perçu » sur les vivres de première nécessité. L'Agent National exige restitution du trop perçu. Un des boulangers de Précy vend le pain de 12 livres à 31 sols et l'autre à 38 sols.
La commune en difficulté demande autorisation au Directoire du District de Senlis des Conseils pour conserver la récolte des vignes appartenant au citoyen Louis Florent Delaunoy ci-devant curé de Précy. Il est question également « d'un demi muid de vin qui se trouve dans la cave du ci-devant presbytère et qui pourrait dépérir attendu l'état de détention dudit Delaunoy ... »
Comme l'administration fait la sourde oreille, le maire décide de la vente de la récolte et du vin, par adjudication au plus offrant.
Une singulière réquisition est celle d'un gendarme de la 29ème division résidant à Senlis et « en courses il est arrivé à l'instant dans la commune de Précy... et son cheval est tombé sur lui, ce qui semble être l'effet de la fatigue ». Il requiert aussitôt un cheval dans la commune invoquant « sa responsabilité de faire des visites ».

L'amour du vin
Pose des scellés sur la caveCejourd'hui quatorze Messidor de l'an second de la République Française une indivisible et impérissable en l'assemblée des maires et officiers municipaux de la commune de Précy-sur-Oise, l'agent national présent après qu'il en a été délibéré, il a été arrêté qu'il sera représenté à l'administration du directoire de Senlis que les scellés ont été posés par la municipalité sur la cave étant dans le local du ci-devant presbytère, que depuis d'autres scellés ont été apposés par le citoyen Despretz, membre de l'administration, lequel a emporté la clef de la dite cave et comme il est intéressant de veiller à la conservation d'un tonneau de vin qui est dans la dite cave et qui pourrait se perdre, les cerceaux du dit tonneau pouvant venir mauvais, il sera demandé à l'administration une autorisation à la municipalité de Précy pour lever les dits scellés, faire mettre le dit tonneau en état, pour les dits scellés être ensuite reapposés par la municipalité.
   
Vase du bouquet 1913Le jeu d'arc
Le citoyen Jean Lefèvre, capitaine de la compagnie d'Arc à Précy était invité à remettre entre les mains du maire de la commune, « le livre des délibérations ». Ce fut l'assemblée législative qui prit un décret concernant ces compagnies d'Arc.
« Le dernier tir à l'oiseau avait eu lieu en mai 1791 et le Roy fût Jacques Tellier et la compagnie d'Arc avait assisté pour la dernière fois à la messe de Saint Sébastien en janvier 1792. Les archers durent donc cesser de fréquenter le jeu d'Arc, mais auparavant, la statue de saint Sébastien (bois polychrome 1754) et les vieux trophées avaient été retirés du jeu, ainsi que les documents de l'Archerie qui proviennent de l'Evêché de Soissons. L'Evêque de Soissons était et est toujours par tradition Grand Maître de l'Archerie ». (Jean Demay)
Toujours est-il que le jeu d'Arc fut confisqué et « le 20 brumaire de l'an trois de la République... il a été procédé à la vente au plus offrant et dernier enchérisseur des pierres du ci-devant jeu d'Arc de la commune de Précy et après qu' elles ont été enlevées par le citoyen Louis Gabriel Legrand à 25 livres, par le citoyen Chefdeville pour 26 livres, par le citoyen Blochet à 27 livres, par le citoyen Pierre Aubin moyennant la somme de 38 livres, ladite somme sera tenu de payer dans la huitaine à compter de ce jour entre les mains du citoyen Champion, trésorier, et à la charge en outre de payer les droits d' enregistrement de la présente adjudication... »

Tilleuls de la révolutionLes tilleuls de la Révolution
Le 20 brumaire l'an trois... la commune décide « qu'il sera demandé un arbre à chaque chef de famille pour planter sur le jeu d'Arc et le surplus des tilleuls seront plantés sur la place du marché... »
Arbres de la Fraternité, de la Liberté et de l'Egalité, ils sont encore là, fidèles témoins des événements passés.

 

PAFE - Révolution 3

La Révolution à Précy - 3ème partie

La Charité de Précy

 

Ce qui reste de la CharitéCharité de Précy. L'an mil sept cent quatre vingt dix le vingtième jour de novembre, huit heures du matin, nous Jean-Pierre Tardu, notaire royal demeurant à Précy-sur-Oise, en vertu de la commission à nous donnée par MM. les administrateurs composant le directoire du district de Senlis le quatre octobre dernier sommes transportés en la Maison de la Charité et des pauvres malades dudit Précy à l'effet de procéder :
1° à l'inventaire des biens meubles et effets mobiliaires de toute nature appartenant à ladite Charité,
2° et des titres papiers et enseignements généralement quelconques sans exception qui peuvent intéresser ladite Charité et autres... propriétés et autres droits qui en dépendent ; En exécution des décrets de l'Assemblée Nationale, des quatorze et vingt avril et dix huit juin dernier et des lettres patentes du Roy du vingt huit du même mois de juin.
(ordonnant l'inventaire des Corps et communautés, collèges et autres établissements publics ainsi que les déclarations prescrites par les décrets du 13 novembre 1789 - gazette nationale ou moniteur universel du samedi 19 juin 1790).
Où étant avons trouvé M. M. Louis Pierre Levasseur, maire de la commune de cette paroisse. Etienne Vachette, Charles François Boutrois et Pierre Vallery Grehan, tous trois officiers municipaux, le nommé François Alexis Motte, procureur de ladite commune, auquel nous avons fait part du sujet de notre transport et les avons requis de nous faire faire la représentation des dits meubles et effets et des titres et papiers de ladite Charité pour en être par nous fait inventaire, ce qu'ils ont fait et y avons procédé ainsi qu'il suit...
(P.S. Voir Pouillé du Diocèse de Beauvais 1707. Arch. Dép. G. Z. 353, p. 364, cf. page annexe).
Le serment du jeu de paumeLe 12 décembre 1790, l'an mil sept cent quatre vingt dix, le dimanche douze décembre, à l'issue de la grande Messe après affiche posée à la porte de l'église et avoir annoncé au son de la caisse, (tambour) en vertu d'une délibération faite par M. M. les maires et officiers municipaux de Précy en date du 7 du présent mois, j'ai Jacques Jean Charles Tellier, sergent en ladite municipalité procédé à la vente des meubles et effets étant en la Maison de la Charité des pauvres dudit Précy, m'ayant été présenté par le Sr Boutrois, des dits officiers et trésorier actuel de ladite Charité...
La Charité de Précy est en fait l'Hostel Dieu de Précy. Doyenné de Beaumont. Le Pouillé du Diocèse de Beauvais établi en 1707 précise : « Induit du Cardinal Chigi, Légat en France du 22 Aoust 1664 certifié par les notaires apostoliques Hubert et le Vasseur et signé d'eux avec paraphes du 27 en suivant, le dit indult portant que Angélique de Vaucouleurs âgée de 55 ans fort infirme ayant bâti à ses dépens une maison pour panser les malades, recevoir les orphelins et instruire la jeunesse et promettant y construire un oratoire pour y dire la messe par Prêtres séculiers approuvés elle désire qu'elle soit érigée en hospital et qu'on puisse y administrer le sacrement d'Eucharistie pour elle, lesdits malades et orphelins, le tout lui est accordé après néanmoins que l'évêque aura visité ladite maison, approuvé ledit hospital et donné les permissions nécessaires qui ne dureront qu'autant qu'il lui plaira et ce sans préjudice du curé du lieu et de ses droits curiaux, exceptant néanmoins le jour de Pâques et les fêtes plus solennelles de l'Église auxquelles il n'accorde pas que l'on y communie et toutes fois dans ces fêtes plus solennelles si la nécessité le requiert ».

Archives départementales de l'Oise
Série Q. Domaines à Liquidation et Sé¬questres. 1790. Établissements Charitables.
20 novembre 1790


Maires et Adjoints


Calendrier révolutionnaireLe 13 novembre 1791
Monsieur Gesseaume Pierre est élu maire. Monsieur Tellier Jean, procureur de la commune.
Messieurs Lefière Jean, Bansse Charles, Derebergue Pierre, officiers municipaux, ont prêté serment de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution du royaume, d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi.
Le 10 décembre 1792 de la première République (1792-1804).
Monsieur De Neuilly est élu maire jusqu'au 30 Ventôse an troisième de la République.
Le calendrier révolutionnaire (13 ans) commence le 22 septembre 1792, l'an premier de la République. Les mois s'appellent; Vendémiaire, Brumaire, Frimaire, pour l'automne ; Nivôse, Pluviôse, Ventôse, pour l'hiver; Germinal, Floréal, Prairial pour le printemps ; Messidor, Thermidor, Fructidor, pour l'été.
Bonnet rouge de libertéLe 30 Ventôse an troisième de la République
Monsieur Devimoy est élu maire, Monsieur Boutrois est élu agent national. Le citoyen maire fait lecture de l'arrêté du représentant du peuple daté du 4 de ce mois portant recomposition complète des autorités constituées de la commune de Précy et à rendre compte de la notification faite du dit arrêté aux citoyens composant la nouvelle municipalité et après serment par eux de bien servir fidèlement et remplir leurs fonctions. -suivent les signatures de dix-huit officiers municipaux.
Le 24 Frimaire an quatrième de la République (14/12/1795)
Monsieur Bansse est nommé agent municipal jusqu'au 30 Ventôse an sixième de la République.
Monsieur Morin est nommé adjoint. Ont prêté serment suivant la loi (en vertu) d'un arrêté de l'Administration du Département dans chaque commune de moins de cinq mille habitants il sera nommé un agent municipal et un adjoint.


En fouillant les registres du Comité de surveillance de Précy


La croix du chevetLe 22ème jour de Brumaire deuxième an de la République
Le comité a reçu deux lettres, lues par le président, l'une du citoyen Hain, l'autre de Delaunoy, curé de Précy, détenus tous deux en la maison d'arrêt de Chantilly, qui appellent en leur faveur la sollicitude du comité pour les tirer de leur captivité.
Rien à dire sur Tardu, ni sur Hain, ni sur l'abbé Delaunoy lequel a toujours « montré une parfaite obéissance aux lois, son respect pour les autorités constituées et n'a rien fait à notre connaissance de contraire à la Liberté, à l'égalité et l'indivisibilité de
la République. Le comité charge ses députés d'offrir de sa part à nos frères salut et Fraternité ».
(Texte apparemment contradictoire avec ce qui est écrit au 27 ventôse l'an deuxième).
« Citoyens le confessional qui sert de guérite porte une capucinade pour inscription, je demande qu'il y soit substitué : le fanatisme renversé par le génie de la liberté ou le triomphe de la raison ».
Signé Alex Berthier.
Assignat de 15 sols3ème jour de Frimaire an deuxième de la République Française.
Une et indivisible (pas périssable) la citoyenne Josse a apporté un mémoire pour justification de son mari mais le comité décide de ne pas signer ce mémoire. On tambourinera pour inviter les patriotes à apporter des chemises et à échanger leur or et leur argent contre des assignats. « Le citoyen Alexandre Berthier a envoyé du comité, un drapeau tricolore surmonté d'un bonnet de la liberté pour être offert à la commune et servir de girouette à la place de la croix sur le clocher de l'église. Le président du Comité l'a porté à l'église où le corps municipal était assemblé ».
Extraits du discours que devait tenir le Président Franqueville :
« Les signes et les titres qui pouvaient rappeler le règne du despotisme et de la tyrannie (sont) détruits ou brûlés, nos impositions payées, enfin cinquante de nos enfants combattent les esclaves des despotes pendant que nous fournissons les réquisitions qui nous sont faites pour l'approvisionnement des armées et de nos frères de Paris malgré le fléau de la grêle qui a ravagé une partie de nos moissons...
Notre commune est pauvre mais elle offre ce qui est en son pouvoir. Nous disposons sur l'autel de la Patrie au nom du Peuple de cette commune de chemises, des draps, des serviettes, des guêtres, du vrai linge et de la charpie pour les défenseurs de la Patrie.
Gobel, archevêque de ParisNous apportons pour les frais de la guerre des médailles et deux cent douze livres en argent parmi lesquelles offrandes vous distinguerez avec reconnaissance celles des citoyens les plus pauvres qui ont déposé une journée de travail. Nous remettons six croix dites de Saint Louis dont une cassée et des brevets. Nous portons au Trésor National quatre mille livres en or et en argent qui se sont trouvés dans notre commune et apportées par les citoyens pour être changés en assignats. Cette démarche est le vœu libre de nos concitoyens. Vive la République, la Convention, la Montagne et les sans-culottes ! ».
Signé : Franqueville Président.
Boutrois Secrétaire.
16ème de Frimaire an deuxième de la République
« A comparu au comité à la fin de la séance, Pierre Colasse lequel déclara avoir déposé ses lettres de prêtrise au district de Senlis le 13 présent mois de primaire et qu'il a remis au corps municipal ce jourd'hui le calice qui appartenait aux chapelains de Précy avec sa patène. Le comité arrête qu'extrait du présent arrêté sera remis au citoyen Colasse et qu'il rendra justice aux vertus civiques et au patriotisme connu de ce républicain ».
Le 27 ventôse l'an deuxième
Premier registre du Comité de Surveillance de Précy
Comité de salut public« Le citoyen curé (Abbé Delannoy) n'a d' autres revenus que sa cure, on n'a trouvé aucunes traces de relations sous les scellés, ses liaisons étaient ses confrères voisins et les habitants de la commune, qu'il n'a jamais quitté la commune, qu'il a prêté ses serments et ne s'est pas conformé à la loi pour son casuel, qu'il a refusé de lire les lettres pastorales et qu'il ne s'est pas toujours montré un chaud patriote ».
Note : Ce texte est apparemment contradictoire avec celui des archives paroissiales. Les lettres pastorales que le curé a refusé de lire sont sans doute celles de Jean-Baptiste Massieu, évêque constitutionnel de l'Oise de 1791 à 1793, sacré le 6 mai 1791 par Gobel, archevêque schismatique de Paris. L'évêque légitime, François Joseph de la Rochefouchauld faisait partie des martyrs de septembre. Il fut sauvagement assassiné aux Carmes à Paris.
Tout laisse à croire que le curé jouissait de la sympathie du peuple malgré le manque de patriotisme que le comité révolutionnaire lui reprochait. Ceci explique pourquoi ses membres ont longtemps hésité à l'arrêter mais la crainte de sévices du Comité de Senlis et surtout de Chantilly eut raison de la bienveillance et de la sympathie des Précéens.
le dix neuf Floréal l'an deuxième de la République
(extraits du deuxième registre)
Une lettre d'un agent national dénonce au comité que les citoyens vont au cabaret au lieu de venir entendre lire les lois dans le temple de la raison (l'église), d'autres y mettent une négligence coupable. La loi sur le (prix) maximum des denrées et des marchandises n'est pas exactement suivie. On y veillera. Les terres de Pierre de Neuilly ne sont pas toujours labourées, il sera mis en arrestation. « Il lui sera donné une garde qui sera payée par lui jusqu'à ce que ses terres soient labourées et mises en état de recevoir la semence convenable en saison ».
Vache et veau à la mareLe 20 Floréal, Pierre de Neuilly vient s'expliquer au Comité. « N'ayant rien dit à sa décharge au contraire, le Comité persiste dans son dernier arrêté ».
Le 23 Floréal an deuxième
Pierre de Neuilly ayant labouré deux arpents de terre, la garde sera retirée aujourd'hui mais elle sera remise si le citoyen de Neuilly néglige de continuer à cultiver le reste.
Le 23 Prairial an deuxième
Le citoyen Urbain Desjardin, fils du citoyen Desjardin tailleur, âgé de douze ans est comparu en vertu du mandat à lui envoyé hier pour sur la plainte des officiers municipaux être questionné « pourquoi et par quel conseil » il avait détaché le drapeau surmonté d'un bonnet de la liberté qui était sur le toit de la halle. Le citoyen Desmarais (15 ans) demeurant chez le citoyen Séjournai le lui avait commandé lui disant que c'était par ordre de l'agent national et pour être porté à la procession qui aura lieu le 20 de ce mois pour la fête de l'Etre Suprême. Le citoyen Denys Valet dit Biscornet, voisin de la halle avait reçu le drapeau des mains de ces deux jeunes gens avec recommandation de n'en parler à personne, le drapeau devant être porté à la procession.
Le 1er Messidor an deuxième
Il sera publié dans la commune au son de la caisse que tous les citoyens de cette commune sont autorisés à arrêter tout citoyen qui ne serait pas connu et lui demander ses papiers...
On fera une visite chez les citoyens qui ont des vaches afin de « s'assurer des vaches pleines ou qui ont des veaux, des nouvelles vellées et faire d'après cela un aperçu de ce qui pourra être porté en beurre au marché ».
Un apothicaireLe 23 Messidor l'an 2
Par une lettre du Comité de Salut Public et de sureté générale, adressée à l'agent national du district de Senlis avec les trois tableaux de renseignements concernant les trois détenus de la commune, il est demandé sur eux des renseignements plus précis que les membres vous donnent « en leur âme et conscience et en vrai républicains ». De l'interpellation desdits membres il résulte ; « pour Louis Florent Delaunoy, curé de cette commune, qu'on lui a connu un caractère ouvert, qu'il s'est parfaitement bien montré depuis le commencement de la Révolution en 1789, qu'il n'a pas manifesté son opinion dans la commune ni à la connaissance d'aucun membre du comité à la fuite, à la mort du tyran, ni au 31 mai. Quant aux crises de la guerre, c'est là où son opinion a été prononcée et il prenait beaucoup plus de part à nos revers qu'à nos fortunes et conquêtes. On ne croit pas qu'il ait signé de pétition ou arrêté liberticide à moins que ce ne soit dans d'autres communes... »
Le 23 Fructidor l'an 2 de République une et indivisible
Dernière séance.
La loi du 7 Fructidor concernant l'organisation des Comités Révolutionnaires (art. 28) prescrit que les comités révolutionnaires des communes dont la population ne s'élève pas au-dessus de huit mille individus sont supprimés.
Les deux registres ayant servi à inscrire les délibérations seront déposés au comité du chef lieu de district à Senlis où ils seront portés par le citoyen Derebergue président et un membre dudit comité.

 

En parcourant les registres des délibérations communales de Précy (1790-1793)


Supplique pour détention de fusils
fusils anciensLe 22 septembre 1793 « il a été arrêté... de porter tous les fusils de chasse au Directoire du District de Senlis malgré le besoin qu'il arrive d'en garder une partie pour servir dans quelques circonstances, pour sa défense ou pour tuer quelques animaux dangereux. On a vu plusieurs renards et une louve accompagnée de ses petits qui est passée dans la commune de Précy ; plusieurs chiens soupçonnés d' être sauvages ; que dimanche dernier un chien de forte taille s' est introduit dans la cour du citoyen d'Haugeranville, a mordu plusieurs chiens et s'est ensuite jetté sur le citoyen Berthier dont il a déchiré les vêtements... que des vagabonds et personnes étrangères ont depuis quelques jours volés des bestiaux et volailles, qui étaient armés d'un pistolet... que dans ces circonstances il est nécessaire d'avoir des fusils dans la commune. C' est pourquoi expédition du présent sera envoyé au Directoire... afin d'obtenir la remise d'un nombre de fusils suffisants pour la défense de la commune, des piquets étant insuffisants pour repousser des hommes armés et détruire des animaux malfaisants ».

Un arrêté de vandales
Le 30 septembre 1793 « a été arrêté par le Conseil Général de la Commune que pour faire disparaître tous les signes de la féodalité et de la royauté, il sera... employé un nombre d' ouvriers suffisants pour désceller les Épitaphes qui sont dans l'Église dudit Précy, effacé les fleurs de Lys, détruire un monument qui se trouve dans le choeur de cette Église et représente une tombe d'un ci-devant Seigneur, même d'ouvrir le caveau qui est sous le dit monument et d'en extraire les plombs et tout ce qui pourrait s'y trouver... Faire dans cette église tant intérieurement qu'extérieurement tout ce qui sera nécessaire pour effacer tout ce qui s' y trouve de l'ancien régime.
Là de suite il a été fait ouverture dudit caveau dans lequel il a été trouvé plusieurs vieilles tombes de plomb ouvertes et en mauvais état que nous avons fait quitter dudit caveau et ensuite avons fait peser les plombs dans sa totalité et être de treize cent livres. lequel plomb ainsi que toutes les boiseries et ferrures, le marbre et autres objets provenant des matériaux des différents monuments détruits seront vendus au profit de la commune et... le prix sera employé aux réparations des édifices et autres objets et autres objets à la charge de la dite commune ».
Signé De Neuilly, Maire. Champion.
Laurent.
Delaunoy.

Les clochesDescente des cloches
Le 4 octobre 1793 «il a été arrêté que pour satisfaire à la loi du 23 juillet dernier, des quatre cloches qui sont dans le clocher dudit Précy, trois seront descendues pour être envoyées au Directoire du District de Senlis... Le citoyen Nicolas Tallon descendra les trois cloches pour le prix de 43 livres».

Décret pour arrêter les suspects
Le 8 octobre 1793 on publie un décret pour arrêter les suspects de la commune. Le même jour on exige de la part des seigneurs d'Haugeranville et sa femme ainsi que de Gabriel César de Berthier, son beau-frère et frère, de prêter serment de ne pas émigrer. Le général et son beau-frère prêtent serment d'attachement à la République.
Argenterie - Plomb et fer
« Cejourd'hui, huitième jour de la première décade du deuxième mois de l'an second de la République Française une et indivisible, le maire et officiers municipaux de la commune de Précy-sur-Oise, assemblée après avoir ouï le Procureur de la commune, il a été arrêté que vendredi prochain, l’argenterie appartenant à l'Église de Précy sera remise au Directoire de District de Senlis laquelle argenterie consiste :
1 - en deux petits chandeliers d'argent pesant deux livres et dix onces.
2 - un plat en argent ovale pesant un marc , deux onces.
3 - un vase d'argent pesant quatre onces six grains.
4 - deux burettes pesant huit onces quatre grains.
5 - un encensoir pesant y compris sa chaîne, deux livres cinq onces.
6 - une navette avec sa cuillère pesant cinq onces onze grains.
7 - une croix d'argent pesant quatre livres sans être démontée.
8 - et enfin la garniture du bâton et ladite croix brisée en plusieurs morceaux pesant six livres cinquante et demi »
Le lendemain 9 octobre « Pour satisfaire aux décrets du District de Senlis qui réclame le plomb et le fer dans l'Eglise »,
on enlève les grilles du chœur et les cercueils en plomb des caveaux ainsi que les deux grilles de fer à l'entrée du cimetière.
Dépot des titres féodaux
Le 13 octobre de l'an second de la République, maître Jean-Pierre Tardu notaire à Précy est prié de déposer tous les titres féodaux dont il est le dépositaire en sa qualité de notaire. Il y en a cinq pages.

PAFE - Révolution 2

La Révolution à Précy - 2ème partie

Le Serment


Le serment à la constitutionLe 27 novembre 1790, parut un décret « qui obligeait les évêques et curés à prêter dans la huitaine, le serment à la constitution civile faute de quoi les récalcitrants seraient censés avoir donné leur démission s'ils continuaient à s'immiscer dans leurs anciennes fonctions, ils seraient poursuivis comme perturbateurs de l'ordre public ».
Les bailliages fixaient la date de la prestation de serment de fidélité à la Constitution Civile. Des études récentes démontrent qu'on pouvait prêter serment avec restriction ou modification ou en ajoutant des précisions. On voit ainsi des curés qui jurent « fidélité et attachement à la République, à la Constitution, au Pape et à l'Eglise ». D'autres « d'être fidèle à la nation, à la loi et à la constitution pourvu qu'elles ne portent aucune atteinte à la foi à l'Eglise et à sa hiérarchie ».
Le serment signé par le curé de PrécyCertains prêtres prononceront le serment tout en déclarant « l'incompétence du pouvoir temporel dans le domaine spirituel ». En certaines communes, les municipalités ont refusé de mentionner les restrictions dans le procès verbal.
Le 27 février 1791, le Directoire du Département écrit au district de Senlis :
« nous avons cru devoir user d'indulgence en demandant la radiation de certaines expressions qui représentent des restrictions ou modifications. En conséquence, si messieurs les curés consentaient à la radiation de ces expressions.... ces serments devenant constitutionnels, il serait inutile de nous les faire repasser.... » (J. Leflon). N'oublions surtout pas qu'aussitôt la condamnation du serment par le Pape, beaucoup de prêtres se rétractèrent. Le souci qui animait les prêtres jureurs était de rester à leur poste et de ne pas abandonner leurs fidèles. Cela n'exclut pas pour certains la crainte d'être démissionné, d'avoir à quitter sa cure, ses habitudes....
Nous pouvons donc conclure qu'il n'y a aucune contradiction entre les différents extraits d'archives que nous publions au sujet de l'Abbé Delaunoy curé de Précy.
Nouvelle méthode pour faire prêter sermentLe 21 janvier 1791, l'abbé Delaunoy écrit au greffier de la municipalité de Précy :
« J'ai l' honneur de vous prévenir qu'en vertu du décret du 12 et 24 juillet et 27 septembre de l'année dernière, je me propose de prêter le serment exigé des Ecclésiastiques fonctionnaires publics, et ce dans l'Eglise, à l'issue de la Messe de la Paroisse, en présence du Conseil Général de la Commune et de ses fidèles. Je vous en prie pour en donner avis à messieurs les officiers municipaux de cette paroisse et faire part à Monsieur le Maire que j'aurai l' honneur de le voir et de commencer avec lui de cette affaire grave.
Ce jour, ne le pouvant faire Dimanche prochain étant obligé en qualité d'Electeur et de me rendre à Senlis ce jour là à huit heures très précises. J'ai l'honneur d'être très cordialement, Monsieur, votre frère et concitoyen. »
Signé, Delaunoy. Curé de Précy.
Le maître autel« L'An mil sept cent quatre vingt onze, le Dimanche trente janvier, à l' issue de la messe paroissiale de Précy-sur-Oise et en l'Eglise dudit lieu, en la présence du Corps Municipal, est comparu M. Louis Florent Delaunoy, curé dudit Précy, lequel a dit qu' en exécution et pour satisfaire à la loi relative aux serments à prêter par les ecclésiastiques fonctionnaires publics, donnée à Paris le vingt sept décembre dernier, auquel il était assujetti par l'article 39, du décret du 13 juillet précédent... articles 21 et 38 et celui du douze du même mois, concernant la Constitution Civile du Clergé, il a ce jourd'hui dans l'Eglise dudit Précy, à l'issue de la Messe de Paroisse, en présence du Corps Municipal et du Conseil Général de la Commune et de ses fidèles, fait le serment ordonné par lequel il a juré de veiller avec soin sur les fidèles et la paroisse qui lui a été conférée, d'être fidèle à la Nation, à la loi et au Roi et de maintenir en tout son pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée Nationale et acceptée par le Roi ;
Requérant qu' il lui en fut donné acte et il a signé. »
Delaunoy, Curé de Précy
Ces extraits du Registre des Délibérations du Conseil Municipal (1790-1793, pages 12 et 13), comparés avec ce que disent les Registres Paroissiaux au sujet du même serment, prouvent dans quel désarroi pouvaient être les prêtres. Le curé de Précy a donc prêté serment à la Constitution Civile, bien qu'il ait proclamé auparavant qu'il y était hostile.
Il se rétractera par la suite ce qui explique sans doute les événements que nous avons évoqués.


Ephémérides pendant la Révolution à Précy-sur-Oise


Etats généraux à VersaillesLes événements rapportés se situent tous pendant la période qui court de 1789 à 1793. Les faits eux-mêmes étant plus importants que les dates précises, nous ne les avons pas toujours présentés selon l'ordre chronologique mais parfois pêle-mêle selon l'intérêt des sujets ou passages sélectionnés dans les archives. Leur seul lien est leur rapport avec la révolution subie à Précy.
1789 - 2 mars. Essai de replâtrage
Les délégués des paroisses du baillage de Senlis se réunirent en assemblée préliminaire le lundi 2 mars à 8 h du matin par devant Paul Deslandes président, lieutenant général civil, criminel et de police, commissaire enquêteur examinateur et commissaire aux scellés et inventaires dudit baillage, assisté du procureur du Roi et de Lefebvre, greffier faisant les fonctions de secrétaire. Après la lecture des lettres du Roi, du réglement y annexé et de l'ordonnance du bailli de Senlis datée du 12 février, on procède à l'appel des députés. Comparurent pour les villes de Blaincourt près Précy-sur-Oise (composée de 137 feux) Jacques Couvreur et Claude Eloy...
Clergé, noblesse et Tiers EtatEn ce qui concerne la commune de Précy ; « Pour le baillage de Beaumont, il n'a été trouvé ni procès-verbaux, ni voeux, ni doléances ». (Précy relevait du Baillage de Beaumont-sur-Oise).
11 mars 1789. Assemblée des trois ordres à Senlis
Le Clergé, la Noblesse et le Tiers Etat étaient convoqués en assemblée générale pour le 11 mars à dix heures du matin... Après de chaudes discussions sur la réduction au quart, elle fut reprise à cinq heures du soir en l'église des Capucins par devant Gaston Pierre Marc, duc de Lévis, mestre de camp de cavalerie, seigneur d'Ennery et Livilliers, capitaine des gardes de Monsieur, frère du Roi, et grand bailli d'épée, assisté de Paul Deslandes, lieutenant général et de Louis Charles Marie Séguin, procureur du Roi. Le clergé occupait la droite de l'église, la noblesse la gauche, le Tiers-Etat était rangé des deux côtés auprès de la porte.
Déclaration des droits de l'HommeLe réglement mettant ce dernier ordre en face des deux autres mais la petitesse de l'église ne permettait pas cette disposition. Le Tiers-Etat protesta contre la place qui lui était assignée.
Après avoir requis lecture des lettres du Roi et du réglement y annexé, lecture faite immédiatement, le procureur du Roi prononça un discours fleuri dans lequel, « contemplant avec bonheur sous ces voûtes sacrées, le spectacle d'une auguste et nombreuse assemblée composée d'âmes nobles et vertueuses chez qui tout annonçait l'éminence des talents, l'amour pour son Roi, la sensibilité aux besoins et aux abus de l'Etat, le zèle pour la Patrie » il se déclara incapable de faire fumer en son honneur un encens digne d'en être forcé de se résigner au silence.
Le grand bailli prit alors la parole et dit :
« Messieurs, vous êtes appelés aujourd'hui par le Roi à remplir la plus noble et la plus auguste des fonctions de l'ordre social ; vous allez soutenir et réparer cet antique édifice de la Constitution Française qui subsiste avec gloire depuis tant de siècles et qui sans votre secours, semble prêt à s'écrouler. Par vous les droits sacrés de la liberté et de la propriété vont être reconnus et constatés ; par nous, ils seront maintenus à jamais…
Constitution de 1791Mais songez, Messieurs, que pour travailler avec succès au grand ouvrage de la félicité publique, l'union vous est plus que jamais nécessaire et que c'est d'elle que vous tirerez votre plus grande force. Songez encore que si vous voyez régner la paix et l'accord entre les différents ordres qui composent cette illustre assemblée, que si, au lieu des dissenssions funestes qui déchirent plusieurs de nos provinces, vous conservez ce bien précieux, vous le devez à la modération du troisième ordre et au juste et généreux désintéressement des deux premiers...
Votre intérêt devenant le même, vous rétablirez bien plus facilement un ordre fixe et immuable, nécessaire dans une grande monarchie ; vous reconnaîtrez et vous consoliderez la dette publique.
Les peuples ne gémiront plus sous le poids d'impôts excessifs et désastreux ; et vous Messieurs, ses dignes représentants, vous n'aurez plus, comme autrefois, à porter aux assemblées nationales vos justes et éternelles réclamations. Vous ne vous plaindrez plus que le fruit de vos travaux a été dissipé par des déprédateurs avides... Messieurs, en travaillant à assurer le bonheur de la nation, il est bien doux d'établir sur les mêmes bases celui d'un Roi que nous chérissons... Le bonheur et l'amour des peuples est la plus douce récompense des rois vertueux.
C'est à Senlis, messieurs, c'est dans cette ville toujours fidèle que le grand Henri disait , 'Ici notre heur a pris commencement'
Puisse le Roi et la Nation Française nous rendre encore ce témoignage honorable... La première délibération que nous devrons prendre pour décider si nous opérerons la compression des cahiers en commun ou par ordre, est bien importante.
Les trois ordresL'on prévoit que vos sentiments patriotiques auront bientôt levé les seuls obstacles qui pourraient empêcher d'adopter une rédaction faite en commun ; et ce sera alors qu'aux Etats Généraux chacun de nos députés interrogé sur son ordre, pourra faire cette belle réponse qui fut jadis faite aux Etats de 1483 : 'nous ne sommes point de tel ou tel ordre, nous sommes Français' ».
Ce discours terminé, le grand bailli, ordonna au greffier, secrétaire de l'assemblée de faire, sur le rôle à lui remis par le procureur du Roi, l'appel des Trois Etats du baillage provincial. Comparurent dans l'ordre du Clergé ; ... l'évêque de Senlis et beaucoup d'autres parmi lesquels Pierre Colasse, prêtre chapelain de l'église de Précy-sur-Oise. Louis Florent Delaunoy, curé de Précy.
Parmi les nobles on trouve entre autres : « Anne Léon, duc de Montmorency, premier baron de France et premier baron chrétien, chef des noms et armes de sa maison, comme Seigneur de Précy-sur-Oise, Blaincourt près Précy est représenté par de Chevreuse ».
Parmi le Tiers-Etat, on voit Pierre Valérie Grehan de Précy et Claude Eloi de Blaincourt près Précy. « Le grand Bailli assigna à chacun des ordres un lieu destiné à leurs assemblées particulières ; au clergé, le palais épiscopal ; à la noblesse, l'une des salles de l'Abbaye de Saint-Vincent , au Tiers-Etat, l'Hôtel de ville et leur proposa de décider tout d'abord, chacun de leur côté, s'ils procéderaient conjointement ou divisément à la rédaction de leurs cahiers et à l'élection de leurs députés pour les Etats Généraux ».