PAFE - Précisions historiques

Précisions et difficultés historiques


Ie croisade : la prise de JerusalemA part le manuscrit français n° 9816 conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris et quelques ouvrages imprimés du XIXème siècle, dont les auteurs ont eu en main d'autres sources historiques aujourd'hui disparues, il ne nous reste que peu d'éléments pour affirmer avec une certitude absolue, qui était le premier seigneur de Précy.
Pierre de Nogent raconte dans son « histoire de la première croisade » comment Philippe de Précy s'était croisé sous Roger II, évêque de Beauvais (1095).
Il s'enrôla avec un grand nombre de Chevaliers du Beauvaisis. Parmi eux ,on signale Renaud de Beauvais, Dreux de Mouchy, Clérembaud de Vendeuil, Mathieu de Clermont, etc...
L'historien Roger, dans son ouvrage « Noblesse et Chevalerie » (1876) affirme (page 75) qu'en 1096, Jean de HAVERSKERKE, par alliance apparenté à la Maison de Précy, prit part à la première croisade en compagnie de deux Chevaliers de sa famille et de quelques gens de sa maison. Beau-frère de Philippe de Précy, il accompagne ce dernier à la première croisade.
Jean de HAVERSKERKE était alors Chevalier de la Châtellerie de Cassel en Flandre. Tous deux reviennent de la croisade. Philippe de Précy est revenu avec une relique de la Sainte Croix. On était friand de reliques à cette époque-là.
Le voeu de St LouisUn tableau en notre église de Précy rappelle que le Saint Roi, Louis IX, avait ramené de Terre Sainte la relique de la couronne d'épines du Christ qu'il avait achetée à l'empereur latin de Constantinople.
A sa mort, Philippe de Précy est inhumé en l'église de « madame » à Précy.
Jean de HAVERSKERKE devient alors seigneur de Précy. On trouve ses armoiries sur le socle de la Vierge. Elles sont combinées avec celles de la maison de Rouvroy de Saint Simon.
Cette antique et illustre maison de Flandre a donné plusieurs seigneurs à Précy et a fourni des grands baillis à Gand, Bruges, Courtrai, Cassel et Ypres. On sait par ailleurs, qu'en 1198, Baudouin de Précy et de Haverskerke prit part à la 5ème croisade et, en mars 1219, Guillaume de Précy à la 6ème croisade avec neuf autres Chevaliers et ceci, aux frais de Montmorency retenu en France par le roi.
En 1302, le seigneur de Précy (Philippe ?) était parmi les cinquante vaillants Chevaliers qui accompagnaient Guillaume de Juliers, petit-fils du Comte de Flandre, lorsqu'il allait implorer la grâce du roi de France après le massacre des « matines de Bruges ».
Bataille de CourtraiCet évènement nous rappelle que Guy de Dampierre, Comte de Flandre, dernier des grands feudataires, avait choisi le camp des Anglais avec qui les marchands flamands faisaient un commerce florissant. Philippe le Bel le prit fort mal et finit par capturer le comte de Flandre et le garda prisonnier. C'était compter sans la fierté des Flamands, dont les droits légitimes étaient bafoués. En effet, par les accords du « dit de Peronne », le roi Louis XI avait en 1256 accordé la Flandre au Comte de Dampierre.
La guerre avec l'Angleterre, la tentative de blocus maritime et l'abcès de fixation en Flandre où les services français d'occupation exaspéraient la population, aboutirent à une révolte qui se traduisit par un célèbre massacre qui dura trois jours, appelé « matines de Bruges » à cause des sonneries (de la cloche) de matines qui furent le signal d'attaque.
Fou de rage, Philippe le Bel décida de sévir contre les rebelles. Il leva une armée de cinquante mille hommes confiés à Robert d'Artois.
L'église Notre-Dame de CourtraiLe 11 juillet 1302, les Français se heurtèrent aux Flamands dans la plaine de Courtrai. Ce fut une défaite fracassante et humiliante pour le roi de France et ses vaillants cavaliers qui n'avaient pas compté avec les marais où les chevaux s'embourbaient. Le seigneur de Précy y trouva la mort. Il fut tué d'un coup d'épée pendant que son cheval s'enfonçait dans le marais. A lui, comme aux autres Chevaliers, on enleva ses éperons d'or. On les voit encore suspendus comme trophées, à la voûte de l'Eglise Notre Dame de Courtrai (op.cit.p.133).
Son fils, Philippe de Précy, lui succéda. Il est sénéchal de Lille et gouverneur des frontières de Flandre. Il avait ses entrées auprès du pape Jean XXII et auprès du roi Philippe VI de Valois à qui il s' adressait directement, sans intermédiaire pour obtenir des autorisations et privilèges. Il mourut en 1330 et fut inhumé en l'église de Précy. Son fils, Guillaume de Précy, participa à la revanche que prit le roi de France sur les Flamands qui lui avaient refusé l'hommage en le traitant de « Roi trouvé ».
Le seigneur de Précy était présent à la victoire de Cassel le 23 août 1328. Ce ne fut pas pour autant la fin des règlements politiques avec les Flamands qui ne voulaient pas plier.
Armes des St Simon de RouvroyEdouard III, roi d'Angleterre allié aux Flamands, révoltés sous la pression d'un riche meneur gantois, Jacques Van Artevelde, vint assiéger Cambrai sans succès mais obtint l'alliance de l'empereur Louis IV. En réponse, le roi de France préparait un débarquement en Angleterre. Sa flotte rencontra la flotte anglaise et ce fut un véritable Trafalgar avant la lettre à l'écluse, le 24 juin 1340.
Là encore, le seigneur de Précy, était de la partie ainsi qu'à la bataille de Crécy en Ponthieu le 26 août 1346 où le Roi de France connut une défaite plus meurtrière encore qu'à Courtrai. On connaît l'épisode du vaincu au soir de la défaite implorant l'hospitalité du châtelain de Brove : « Ouvrez, c'est l'infortuné Roi de France » (Philippe VI).
Guillaume de Précy s'était marié en 1334 avec Béatrix de Saint Simon. Elle avait été mariée, en 1332 avec le Chevalier Raoul, seigneur de Frémicourt.
De son second mariage naquit Philippe de Précy. Il est sans doute le dernier seigneur de Précy qui connut les heurs et malheurs du castel féodal. Il est question de lui lors du dénombrement de 1385, dans le grand cartulaire des fiefs de Creil.
Le roi Charles VI devait tenir son fils sur les fonts baptismaux à Précy. Louis de Précy, fait prisonnier par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans, assista impuissant à la mainmise sur le château de Précy par le « Bastard de Chevreuse ». Le maréchal de Boussac le délogea en 1430 après la mise à mort de la plus grande partie des Anglais... et « ainsi fût la forteresse démolie ». (Enguerand de Monstrelet. Chroniques du XVe Siècle).
Cathédrale de SenlisLouis de Précy épousa Catherine de Nantouillet. Ils n'eurent pas d'enfants. Le 7 juillet 1451, il fit don de la seigneurie de Précy et de plusieurs autres terres, à son cousin Gilles de Saint Simon, seigneur de Rasse, dont l'ancêtre participa à la bataille de Bouvines (1214).
Ce sont ses armoiries qui figurent sur le socle de la statue de la Vierge en l'Eglise de Précy.
On voit, par ce survol historique, que les croisades et les batailles de tous genres ont fortement marqué la vie des seigneurs de Précy, de ce fait souvent absents de leur château.
On sait que les croisades amorcèrent la fin de la noblesse. Les croisés, endettés pour financer leur départ en Terre Sainte, furent souvent obligés de vendre des terres à leurs vassaux ou l'affranchissement de leurs serfs. Parfois, le croisé fait prisonnier fut racheté par cotisation spontanée de ses paysans qu'à son retour il affranchit tous.
A la fin du XVème siècle, lorsque Gilles de Saint Simon devient seigneur de Précy, il ne devait hériter que d'un castel féodal démoli, d'une église pour les trois quarts ravagée par l'incendie et de quelques maigres terres appartenant encore à la ferme seigneuriale. Il fut bailli de Senlis et fut, à ce titre, inhumé en « la Chapelle du grand Bailly » en la Cathédrale de Senlis (1471).

PAFE - Survol

SURVOL


A l'époque gallo-romaine, les places fortes gauloises sont récupérées par les Romains. Les oppida deviennent des vicus, villa, villages.
Sous l'occupation romaine, Précy et sa région connaît comme partout, le déboisement des forêts, la mise en culture et l'exploitation des terres cultivables.
Les Lierres (ancien Château Vénèque)Quand au IVe siècle, les Barbares envahissent la région, la culture des champs et le progrès social apportés par les Romains disparaissent. La forêt se reforme petit à petit, les marais sont envahis par les buissons et les herbes sauvages et tout redevient progressivement comme à l'époque gauloise.
Au Vle siècle, les rois Francs essayent de redresser le pays. Ces rois Mérovingiens et leurs dignitaires s'installent sur les hauteurs qui dominent l'Oise. Ils habitent les villas romaines, devenues fermes militaires fortifiées appelées « mairies royales ». Elles était construites en bois et en terre et faisaient souvent office de lieux de surveillance du fleuve ou de la rivière, de poste d'administration ou d'exploitation agricole sous l'autorité d'un intendant appelé « major » ou « maïeur» d'où le mot « maire ».
Clotaire Ier, roi des francs, selon Jean du TilletC'est vers la fin du VIIème siècle que fut alors fondée l'abbaye Saint-Martin de Précy dont Farulfus était Abbé en 690. Le terrain fut donné par un seigneur Franc de Chambly, nommé Vandémire. Lui et son épouse Ercamberte avaient élu cette abbaye comme lieu de leur sépulture.
Une Charte de Charles le Chauve, portant la date 861, parle également de ce monastère. Il a donc survécu à l'invasion normande. Ces Vikings venant du Nord, remontaient la Seine et puis l'Oise dès 838. Ils terrorisaient et dévastaient la région par des viols, tueries, pillages et incendies. Au cours du Xème siècle, il n'est plus fait mention de l'Abbaye de Saint-Martin de Précy. Ce Xème siècle reste un des plus affreux de notre histoire nationale. L'autorité publique est bafouée et disparaît. Des épidémies et d'effroyables famines frappent le pays. Les pillards et les bandits de grand chemin foisonnent. En face de cette carence du pouvoir carolingien, on voit alors se dresser des seigneurs locaux qui prennent la défense de leurs territoires et de leur population. C'est de cette époque que date le castel féodal, « grand hostel » de Précy. Il en reste. aujourd'hui en sous-sol les fondations et la salle des gardes qui remontent au moyen-âge. Les fossés creusés au Xème siècle, consolidés, remaniés au cours des siècles, encadrent toujours le château actuel qui est une construction du XIXème siècle (Viollet le Duc), à l'emplacement où Louis de Lansac avait bâti son manoir (XVIème siècle), démoli à la Révolution. Une ordonnance du régent, le futur roi Charles V, du 14 mai 1358 ordonne de réparer les châteaux forts et d'y mettre des garnisons.
La bataille de PoitiersC'est que la révolte des paysans gronde. Leurs maîtres et seigneurs étaient supposés protéger les populations contre les brigands et les ennemis. Ce n'était pas toujours le cas. Le 18 mai 1358, la Jacquerie éclata à Saint-Leu d'Esserent et se propagea aux alentours, principalement en direction de Senlis et Pont-Sainte-Maxence. Les châteaux sur les rives de l'Oise furent incendiés. La réponse des seigneurs fut d'une cruauté extrême. Environ 20.000 hommes furent tués. « Leur pendaison par milliers aux arbres de l'endroit ne peut être tenue sous silence. » (Pierre Durvin).
Les archives ne disent rien à propos de la Jacquerie à Précy. C'est peut-être le signe qu'il y avait une bonne entente entre les seigneurs et la population de Précy.
Lors du dénombrement de 1385, les Archives Nationales N p.146 font état du fief « tenu du Roy notre Sire par Messire Philippe de Précy ». On y signale l'existence du « grand hostel », un colombier, un moustier, des vignes, le tout « enclot de murs ».
Pendant la guerre de Cent ans, de 1381 jusque vers 1449, les Anglais occupent Creil et « mettent à pauvreté tous les pais d'environ »
« La seconde moitié du XIVème siècle et tout le XVème siècle représentent une époque de dépeuplement après laquelle on va devoir reconstruire les villages en ruines et défricher les champs incultes depuis plusieurs dizaines d'années. » (E. Lambert).
Charles VII de FouquetA cette époque, les Anglais investissent le château de Précy et mettent le feu à l'église. En 1430, le roi Charles VII envoie Jean de la Brosse, Maréchal de Boussac, pour déloger les Anglais. « Ils allèrent assiéger la ville de Pressy dans laquelle estait le bastard de Chevreuse, à tout quarante combattants ou environ, qui assez brief furent contraints d'eulx rendre à voulonté. Et en y eut la plus grande partie mise à mort par les guisarmiers dudit Maréchal et depuis qu'ilz se furent ainsi rendus. Et aussi fut la forteresse démolie. »
Au XVIème siècle, après la guerre de Cent Ans, apparaît une fièvre de bâtir.
Louis de Saint Gelais, fils naturel du roi François Ier, devient en 1570 Seigneur de Précy. Il y fait rebâtir le château mais selon la mode nouvelle. Il fait également reconstruire en partie l'église incendiée par les Anglais. « Lui qui ne cessa de chevaucher de cour en cour et de château en château eut le loisir d'admirer l'un des plus charmants... celui d'Azay-le-Rideau ».
En 1571, il marie son fils Guy avec Antoinette Raffin, fille du Seigneur d'Azay-le-Rideau. Il n'hésite pas de s'inspirer de ce château et de recourir à la même main-d'œuvre pour la construction de son manoir de Précy.
Ce château et ce fief bien aimé où il a voulu finir ses jours passèrent à sa petite-belle-fille Charlotte de Luxe qui se maria avec Louis de Montmorency, Seigneur de Bouteville.
Les Montmorency-Luxembourg, héritiers de ce dernier, vivaient plus à la Cour de Versailles ou ailleurs qu'au château de Précy. Faute d'entretien, le château devait se dégrader jusqu'à tomber de vétusté.
En 1792, le Seigneur de Précy, Anne-Léon de Montmorency-Fosseux marié à sa cousine Charlotte de Montmorency-Luxembourg, fuyant les massacres de la Révolution, se réfugia en Belgique.
De là, les Montmorency vendirent leurs domaines qui furent divisés et vendus en lots. Ainsi disparut la Seigneurie de Précy qui avait duré près de huit siècles.

PAFE - Précy autrefois

PRÉCY AUTREFOIS


Bords de l'OiseL'histoire de Précy, confirmée par l'archéologie, prouve que, dès le paléolithique, les plateaux et la vallée de Précy ont retenu l'intérêt des humains. Les musées de Beauvais, Compiègne, Senlis et les Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye ont dans leurs collections d'abondantes traces celtiques ; des haches, coups-de-poing, lames, couteaux, pointes de flèches, broyeurs, perçoirs, grattoirs, polissoirs, ciseaux, marteaux haches, percuteurs, etc. ramassés ou extraits à Précy.
À l'approche de l'Oise, le visiteur qui vient de Chantilly-Gouvieux, aperçoit à l'horizon les flancs crayeux des carrières et cavées, dressés comme des falaises au-dessus de l'écrin de verdure où se niche la bourgade. C'est qu'à des milliers d'années antérieures, la mer couvrait la région. On trouve dans les carrières des fossiles et cérithes, des coquillages marins en tire-bouchon, des dents de requin, des oeufs fossilisés de dinosaure...
Plus tard, la nature luxuriante a pris le dessus et le pays finit par être couvert de bois et de verdure. La proximité de l'Oise a attiré les hommes et les bêtes. Dans ces terres d'alluvions, on a découvert des ossements de grands mammifères comme le rhinocéros, les mammouths et les cerfs.
Plan du secteur de Precy en 1950On peut se représenter les cahutes bâties çà et là sur la « MONTAGNE DE PRÉCY » et dans la vallée près du cours d'eau. Ces habitations, ancêtres de nos chaumières, étaient en forme arrondie, à la manière des tortues, construites de palis et de claies, surmontées d'un toit couvert de paille ou de joncs.
Prisciacum est un lieu désigné à l'époque gallo-romaine, à l'endroit où une famille romaine, les Priscius, s'est fixée dans une villa ou une exploitation agricole comme il y en eut tant à cette époque, qui s'appropriaient les terres pour les déboiser et les rendre cultivables. Le suffixe gaulois « ACOS » latinisé en « ACUM » a donné « PRISCIACUM » ou villa de PRESSY ou PRÉCY.
Après de nombreuses années de troubles politiques et sociaux qui se succédèrent après l'invasion des barbares, la défaite d'Attila et la victoire de Clovis, la région du Beauvaisis devint tributaire des Francs. La mort de Clovis plongea l'État dans la tourmente des passions ambitieuses de ses descendants. À l'époque mérovingienne, Précy faisait partie d'un des quatre Pagi des Bellovaques; le Pagus Cambliacensis (Chambliois) qui avait Chambly comme chef-lieu.
Sarcophage gallo romainLes récentes fouilles archéologiques entreprises au lieu-dit « LE MARTRAY » ont mis à jour différents niveaux datant du VIIème au 20ème siècle. On y a découvert beaucoup de tessons mérovingiens, des cabanes mérovingiennes, des murs aux caractéristiques de la taille médiévale ainsi que des fours et des multiples caves du XIème et XllIème siècle, des lieux de stockage de blé ou de graines, des murs, des caves et des celliers de l'époque moderne ... Tout cela atteste d'une habitation continue à cet endroit depuis l'époque mérovingienne.
Pourquoi ce lieu s'appelle-t-il « LE MARTRAY » ?
Les archéologues d'aujourd'hui estiment que c'est un lieu de sépulture (MARTELOY) puisqu'on vient d'y découvrir un sarcophage gallo-romain contenant le squelette d'un jeune garçon  inhumé avec solennité semble-t-il. Certains archéologues parlent d'un tertre, lieu de sépultures multiples. C'est vrai qu'on y a exhumé trois squelettes de grands bovidés dont un en position de ruminant couché dans un pré, entièrement conservé, intact dans sa position.
Buste de Jules CésarD'autres archéologues parlent d'une nécropole dédiée au Dieu MARS, Dieu Romain de la guerre.
Jules César (58 avant JC) relate dans « La guerre des Gaules » qu'il vint dans cette vallée bellovaque où les vignes drapent les coteaux de la rivière Oise pour y combattre les « Bellovaci » (ancêtres des habitants du Beauvaisis) qu'il considérait comme « les plus puissants des Belges et les plus braves ». Selon les historiens et les archéologues quatre endroits de l'actuel département de l'Oise, portent à croire que Jules César aurait réparti ses quatre légions à quatre endroits stratégiques, afin d'encercler Corréus et l'armée bellovaque qu'il combattit victorieusement au Mont César de Bailleul sur Thérain, près de Beauvais.
Les autres lieux stratégiques sont le Mont César de Nampcel, camp de Beaulieu, le camp César à Catenoy près de Clermont et le Mont César à Gouvieux face à l'île de Toutevoie d'où le général envoya des détachements de cavalerie pour reconnaître la situation des Bellovaques (Louis Graves).
Une oseraieA cet endroit, les fouilles ont mis à jour de nombreuses pierres gravées, des sarcophages, des monnaies romaines, des armes et des armures ainsi que des vases gallo-romains.
« LE MARTRAY » peut aussi signifier « LIEU DU MARTYR », l'équivalent du « pilori » médiéval. C'est là sur la place publique, mais très souvent aux portes de la ville, qu'on exposait les voleurs, querelleurs et malfaiteurs de toutes sortes.
Le fait que ce quartier de la ville se trouve rue du Havre porte à croire qu'un « HAVRE » ou « PORT » (de la racine germanique « HAVE » , « HAVEN » = petit port bien abrité) se situait vers cet endroit où le lit de l'Oise était beaucoup plus large et comportait des îles. Rien d'étonnant d'y trouver tant de témoignages et d'indices archéologiques d'habitations, de caves, de fours et de lieux de stockage de graines et de blé puisque la région était le grenier à blé de Paris. Jusqu'à une période pas si lointaine, les péniches chargées de blé, de fruits et de légumes, de paniers et de corbeilles d'osier partaient par la rivière vers les Halles de Paris.
Le point culminant de ce commerce se situe au temps des Montmorency (XVIIème et XVIIIème siècle) qui exploitaient plusieurs fermes comme celle d'Outreleau et du Martray. Ils avaient créé une halle aux blés sur la place de Précy en face de la Prévôté.
Ancien fief de MontluisanLe sétier (séti) de Précy était, jusqu'à la Révolution Française, la mesure de blé la plus appréciée en Isle de France.
Au Marais Dozet : « dozié », « dozay », on cueillait des branches d'osier pour tresser les corbeilles et les paniers vendus aux Halles de Paris. En 1826, les vergers et les oseraies représentaient 22 hectares 55, les vignes 56 hectares 67 et les terres labourables 731 hectares 03. Précy comptait alors deux familles de vanniers qui exploitaient le marais d'osiers.
Dans ce quartier du Martray se trouve une majestueuse porte sculptée du XVIIème siècle, provenant d'une demeure donnant sur les murs de la ville. C'était le fief de Montluisan. Le chapeau sculpté surmontant la porte est orné de fruits et de feuillage entourant un écu lisse et brisé qui a probablement perdu ses armoiries polychromes et subi le vandalisme à la Révolution Française.
Au sous-sol de la maison, il y a une cave voûtée du Xllème siècle. Graves écrit en 1826 que Précy comptait peu de chaumières. En 1760, on y dénombre 203 maisons. Elles sont presque en totalité en pierre de taille, l'abondance de la pierre étant telle dans la région que les constructions en bois seraient plus coûteuses. Beaucoup de maisons par contre avaient des toits de chaume, un certain nombre était couvert de tuiles plates et une minorité avait des toitures en ardoises.
Archéologues et historiens essayent au cours de leurs recherches de trouver des nouveaux éléments d'un puzzle jamais complet, mais ces indices permettent une interprétation et une certaine lecture ou vision du paysage tout au long des siècles.