Quartier de l'église

Le quartier de l'église


dessin centre 1789Pendant plusieurs siècles, les centres de décision de Précy étaient disposés dans ce quartier autour de l'église, comme le reconstitue le dessin ci-contre réalisé par le père Speybroeck :

- l'église, elle-même, reste le bâtiment historique le plus ancien du village, celui où se sont déroulées les cérémonies, où avaient lieu les baptêmes, les mariages et où étaient ensevelis les grands personnages de la commune (seigneurs, curés, nobles...).

- le château : d'abord un château-fort construit pour défendre la commune et dans lequel était installé le seigneur des lieux, au moins de la 1ère croisade jusqu'à la Révolution.

- la prévôté : ou palais de justice, lieu des arbitrages et des décisions juridiques

- la ferme : détruite au début du XXe siècle, elle fut pendant longtemps un des trois grands espaces de culture que connnut Précy (avec la ferme du Martray et la ferme de l'Outreleau).

- les halles : ou le marché, qui a attiré pendant des décennies les habitants des villages environnants, tant la renommée du marché de Précy était grande.

- l'hôtel-Dieu : d'abord appelé la Charité, avant que de se voir reconnaître le rôle d'hopital pour les déshérités.

 Au centre de cet espace, une petite place qui a connu de multiples appellations : place du Duc de Montmorency, place du marché, place du château, place de l'église, jusqu'à adopter " place de Verdun " après la 1ère guerre mondiale.

Au nord de la place, seule existait la rue du Château, comme aujourd'hui, l'allée Henri Youf actuelle était un coulor arboré qui menait jusqu'à la ferme.

Au sud, l'actuelle rue Gaston Wateau, qui fut maire de Précy de 1888 à 1909, s'appela rue de Lallemont, avant de se transformer en rue de l'église.

Ci-dessous, quelques cartes postales anciennes de ce quartier :

  • rues_eglise1_1910_resultat
  • rues_eglise2_resultat
  • rues_eglise3_1905_resultat
  • rues_place_eglise10_1905_resultat
  • rues_place_eglise11_1912_resultat
  • rues_place_eglise12_1907_resultat
  • rues_place_eglise13_1909_resultat
  • rues_place_eglise14_resultat
  • rues_place_eglise15_1916_resultat
  • rues_place_eglise16_resultat
  • rues_place_eglise17_1958_resultat
  • rues_place_eglise18_resultat
  • rues_place_eglise19_resultat
  • rues_place_eglise1_resultat
  • rues_place_eglise2_1917_resultat
  • rues_place_eglise3_1918_resultat
  • rues_place_eglise4_resultat
  • rues_place_eglise5_1905_resultat
  • rues_place_eglise6_1935_resultat
  • rues_place_eglise7_1906_resultat
  • rues_place_eglise8_resultat
  • rues_place_eglise9_1914_resultat

Simple Image Gallery Extended

 

Les rues de Précy

Dans les rues de Précy


plan intendance 1786Quand on observe le plan de Précy de 1786 ci-joint (qui peut être téléchargé depuis la page consacée aux plans anciens de Précy), on peut constater qu'en cette fin du XVIIIe siècle, les habitations étaient situées en très grande majorité le long de l'actuelle rue Charles de Gaulle, avec quelques-unes remontant sur la rue de Gorée.

Cela explique sans hésitation que cette rue principale a conservé pendant longtemps l'appellation de " grande rue ", comme on pourra le constater sur les cartes postales anciennes ci-dessous. On distinguait tout juste le "haut" et le "bas" de la rue. Ce qui est notable sur ces documents, c'est le nombre élevé de commerces qui peuplait l'endroit.

C'est bien plus tard, au cours du XIXe siècle, que les autres rues se sont construites, après la Révolution Française.

 Parmi les cartes anciennes que l'on peut observer, plusieurs autres rues reviennent souvent :

- la rue Wateau ,qui allait vers l'église et le château, mais qui était aussi le point de passage unique pour aller vers Creil.

- l'allée des Marroniers, aujourd'hui peu utilisée depuis la construction de la D92 qui l'a coupée, alors que cette allée reliait le village aux berges de l'Oise.

- l'avenue de la Gare : Précy a bénéficié très tôt de sa gare et du train vers Paris, permettant aux bourgeois de l'Ile de France de bénéficier de leur habitation à la campagne.

- la rue du Havre : qui assurait la liaison entre le centre historique et le quartier du Martray (avec une ferme importante autrefois).

- l'allée Henri Youf : qui porte ce nom car il fut le donateur des terrains qui ont permis de construire les écoles au début du XXe siècle. C'est en bas de cette rue qu'a été longtemps installée la Poste de Précy.

Et puis, on prendra plaisir à contempler les autres rues, quelques demeures, le calvaire de la rue de Blaincourt, tels qu'ils étaient il y a plus d'un siècle.

- la grande rue :

  • rues_grande_rue10_resultat
  • rues_grande_rue11_1918_resultat
  • rues_grande_rue12_resultat
  • rues_grande_rue13_1909_resultat
  • rues_grande_rue14_resultat
  • rues_grande_rue15_St_Eloi_1907_resultat
  • rues_grande_rue16_1915_resultat
  • rues_grande_rue17_resultat
  • rues_grande_rue18_st_eloi_resultat
  • rues_grande_rue19_resultat
  • rues_grande_rue1_1935_resultat
  • rues_grande_rue20_resultat
  • rues_grande_rue21_1905_resultat
  • rues_grande_rue2_ca1910_resultat
  • rues_grande_rue3_1905_resultat
  • rues_grande_rue4_resultat
  • rues_grande_rue5_1904_resultat
  • rues_grande_rue6_1918_resultat
  • rues_grande_rue7_1915_resultat
  • rues_grande_rue8_haut_1905_resultat
  • rues_grande_rue9_haut_resultat
  • rues_place_pompe_1948_resultat

Simple Image Gallery Extended

- le calvaire :

  • rues_calvaire2_1909_resultat
  • rues_calvaire3_resultat
  • rues_calvaire4_resultat
  • rues_calvaire5_1913_resultat
  • rues_calvaire6_resultat
  • rues_calvaire_1916_resultat

Simple Image Gallery Extended

- quelques maisons :

  • rues_chalet_normand_resultat
  • rues_ferme_interieur_resultat
  • rues_ferme_montmorency_resultat
  • rues_leclos1_ca1910_resultat
  • rues_leclos2_resultat
  • rues_les_cormiers1_resultat
  • rues_maison_1955_resultat
  • rues_maison_familiale_resultat
  • rues_maison_tilleuls_1931_resultat
  • rues_tournelles1_1903_resultat
  • rues_tournelles2_resultat
  • rues_tournelles3_resultat
  • rues_tournelles4_1958_resultat
  • rues_tournelles5_resultat
  • rues_tournelles6_resultat

Simple Image Gallery Extended

- autres photos en vrac : 

 

  • rues_allee_marroniers1_1911_resultat
  • rues_allee_marroniers2_1929_resultat
  • rues_allee_marronniers3_1912_resultat
  • rues_avenue_gare1_resultat
  • rues_avenue_gare2_resultat
  • rues_avenue_gare3_1940_resultat
  • rues_avenue_gare4_1906_resultat
  • rues_avenue_gare5_1961_resultat
  • rues_bd_oise_1907_resultat
  • rues_blaincourt1_1908_resultat
  • rues_briqueterie1_resultat
  • rues_briqueterie2_1909_resultat
  • rues_carrefour_gare_1913_resultat
  • rues_chemin_gare1_1914_resultat
  • rues_environs_gare1_1916_resultat
  • rues_havre1_ca1908_resultat
  • rues_havre2_resultat
  • rues_havre3_resultat
  • rues_havre4_1917_resultat
  • rues_mairie2_1907_resultat
  • rues_mairie3_resultat
  • rues_mairie_1928_resultat
  • rues_moulinavent_1904_resultat
  • rues_passage_niveau1_resultat
  • rues_route_de_creil1_1918_resultat
  • rues_route_de_creil2_1907_resultat
  • rues_route_de_crouy_1939_resultat
  • rues_youf1_1915_resultat
  • rues_youf2_1951_resultat
  • rues_youf3_1906_resultat
  • rues_youf4_1941_resultat
  • rues_youf5_resultat
  • rues_youf6_1916_resultat

Simple Image Gallery Extended

 

Le château de Précy

Le château de Précy

 
Le chateau fortLes seigneurs locaux apparaissent vers les Xe ou XIe siècle, pour lutter contre les pillages ou les milices armées.

Les fossés sont creusés vers le Xe siècle, pour protéger les châteaux des attaques. Les douves étaient emplies d’eau à cet effet.

Au fil des siècles, dans les écrits, on parle du « castel féodal », de « grand hostel » ou de « forteresse » à Précy.

 En 1095, un seigneur de Précy participe la 1e croisade avec son écu :
« Le Sire de Pressy, lozangé d’argent et de gueules à un chef d’or
Monsieur du Pressy, semblable à un quartier noir
Monsieur Philippe de Pressy, semblable à trois coquilles noires en chef »

Le dessin ci-contre s'efforce de représenter ce que pouvait être la construction existante à Précy à cette époque.

Le 18 mai 1358, la jacquerie éclate à St Leu d’Esserent : les châteaux sur la rive de l’Oise furent incendiés. Le château de Précy subit-il le même sort ? aucune trace n'a été trouvée à ce jour dans les ouvrages traitant du sujet.

carte des JaqueriesAu dénombrement de 1385, les Archives Nationales mentionnent état du fief « tenu du Roy notre Sire par Messire Philippe de Précy ». On y signale l’existence du « grand hostel », d'un colombier, d'un moustier [une église au Moyen Age, le nom vient de monastère], des vignes, le tout « enclos de murs ».

L’église fut incendiée au moment de la guerre de 100 ans (1337-1453) et les anglais s’installent dans le château, de type médiéval à l’époque. Ils chassent Louis de Précy, seigneur de Précy. Il faudra attendre 1430 le maréchal de BoussacJean De la Brosse, qui, sur ordre du roi Charles VII, va déloger les anglais mais aussi détruire le château.

Le texte, issu des chroniques de l'époque, rédigées par Enguerrand de Monstrelet mentionne :

" Si allèrent assiéger la ville de Proisy-sur-Oise, dedans laquelle étoit le bâtard de Chevreux, atout quarante combattants ou environ qui, assez bref, furent contraints d'eux rendre à volonté et en y eut la plus grand' partie mis à mort par les gisarmiers dudit maréchal de Boussac. Et depuis qu'ils se furent ainsi rendus, la forteresse fut démolie et pareillement furent prises par les dessusdits Cathu le fort moûtier, le châtel, et aucunes autres places. Esquelles furent exécutés à mort la greigneur partie des compagnons, qui dedans étoient. "

De ce château médiéval, il ne reste que la salle des gardes, les douves et les fondations.

Louis de Précy, seigneur de Précy qui avait été fait prisonnier par les anglais, épouse Catherine de Nantouillet. Sans enfant, il fit don le 7 juillet 1451 de Précy à son cousin Gilles de St Simon, seigneur de Rasse.

Celui-ci hérite d’un castel féodal détruit, et d'une église aux trois-quarts ravagée.

Il était par ailleurs bailli de Senlis (il représente le roi, pour la justice et les impôts), comme ses descendants, et passera donc peu de temps à Précy, le château restera en ruinnes plus d'un siècle.

Louis de St Gelais achète la seigneurie de Précy auprès de St Simon en avril 1570.
Azay-le-rideauIl va reconstruire son castel à la mode de l’époque, c’est-à-dire de la Renaissance, en s’inspirant de Azay le Rideau. Il fait également reconstruire en partie l'église.
Il était très proche de François Ier, et son fils ainé, Guy, épouse d'ailleurs en aout 1571, Antoinette RAFFIN, fille unique du seigneur d’Azay le Rideau.
Il accueille Ronsard et Montaigne en 1573 à Précy et meurt en 1589, .

Le château passa en 1594 à sa petite-fille Charlotte de Luxe qui se maria avec Louis de Montmorency, seigneur de Bouteville.

Des informations détaillées sur les terres, le château, les batiments,  figurent dans l’acte de donation à sa petite-fille :

" ... une maison chateau situé au dit lieu devant l'église avec un avancour donnant sur la place du marché avec un parc de douze arpens environ clos de mur compris batimens, basse cour, serre aux grains, serre aux poids et mesures, batimens de la grande ferme et jardins un clos fruitier de six arpens fermé de mur tenant au dit parc ... "

dessin centre 1789 pMais les seigneurs de Montmorency qui héritent ainsi de la seigneurie de Précy vivaient bien davantage à Versailles que dans le village.

Qu'il s'agisse de la branche des Montmorency-Bouteville ou de celle des Montmorency-Luxembourg qui lui succède,bien peu d'entre eux viendront déjourner à Précy.

En 1792, le dernier seigneur de Précy, Anne-Léon de Montmorency-Fosseux, marié à Charlotte de Montmorency-Luxembourg, se réfugie en Belgique fuyant la Révolution.
Les Montmorency vendent leurs domaines, qui furent divisés et vendus en lots.
C’est alors la disparition de la seigneurie de Précy qui avait duré près de 8 siècles.

Un plan dessiné par l’abbé Speybroeck permet d'imaginer ce qu'était alors le quartier de l'église et du château. 

Pendant la Révolution Française,  le château sera détruit et l’église va subir énormément de vandalisme, notamment à l’intérieur, avec la destruction du mobilier.

Le 11 février 1792 a lieu la vente des terres au général François d’Avrange d’Haugeranville, mais celui-ci est arrêté par les révolutionnaires.

Les habitants se servent des pierres du château pour construire leurs habitations.

Il vend ensuite ses propriétés par lots.

Le chateauEn 1817, le château appartient à maitre TARDU notaire, Précy compte 900 habitants.

Puis il passe à M. AUBERT (nom qui apparaît sur certains plans).

Vers la fin du XIXe siècle, la restauration est faite par ou dans le style de VIOLLET LE DUC (est-ce par la famille Vénèque ?)
Puis on a l’appellation du Château Vénèque (d’où le V sur le grand portail)

Vers 1945, le château devient une maison de repos de la BNCI (Banque Nationale de Commerce et Industrie, qui deviendra la BNP en 1966).

Il devient Clinique des Lierres, qui est ouverte en 1963.

Le château est ensuite acheté par M et Mme HATIER à l’été 2008, avec une fin des travaux et un emménagement décembre 2009.

C-dessous, plusieurs cartes postales du début du XXe siècle représentant le château à travers plusieurs de ses utilisations : maison, clinique, maison de repos, etc...

  • chateau10_resultat
  • chateau11_resultat
  • chateau12_smanger_resultat
  • chateau13_pont_fosses_resultat
  • chateau14_1951_resultat
  • chateau15_sbillard_resultat
  • chateau16_art_resultat
  • chateau17_resultat
  • chateau18_salon_resultat
  • chateau19_1935_resultat
  • chateau1_1903_resultat
  • chateau20_tennis_resultat
  • chateau21_resultat
  • chateau22_lierres_1973_resultat
  • chateau23_bnci_resultat
  • chateau24_1914_resultat
  • chateau25_bnci_1945_resultat
  • chateau2_resultat
  • chateau3_resultat
  • chateau4_1907_resultat
  • chateau5_1906_resultat
  • chateau6_1926_resultat
  • chateau7_fosses_resultat
  • chateau8_hall_resultat
  • chateau9_chambre_resultat

Simple Image Gallery Extended

 

 

Le Clos

Demeure " LE CLOS "

 

Le closCette maison, située au bout de la rue Gaston Wateau, est une construction a priori datant du milieu du XVIIIe siècle (on peut dater d'après les singeries peintes dans une pièce du bas), sans doute vers 1750.
Le parc est immense, il représente une superficie d'environ 3,5 hectares.

A) Depuis le XXe siècle :

Depuis 2007,  la maison appartient à un avocat parisien, M Henry Page et son épouse Karine.

Auparavant, le Clos appartenait à M et Mme Hartmut Kiock, lui étant allemand, natif de Dusseldorf.
Il travaillait pour une société bancaire internationale et partageait son temps entre la Chine, les USA, l’Allemagne et la France.
Ils ont fait très peu de travaux dans la maison.

Précédemment, ce sont les Chambord, qui possédaient le domaine.
plaque le clos pA cette époque, une plaque commémorative de demeure historique a été posée sur la façade du Clos. Les Chambord ont alors organisé une belle réception dans le parc où se sont réunis le maire et ses conseillers, le curé, le notaire et quelques amis et voisins.

Avant eux, les Pastor avaient acquis la maison du Clos, ils venaient de vendre leur maison d'Ermenonville.
Artiste peintre dans le genre Art Déco, mais ayant peu de succès, Monsieur Pastor s'était mis à travailler dans l'imprimerie d'art. Finalement patron d'une entreprise d'imprimerie d'art, il a sympathisé avec beaucoup d'artistes peintres, graveurs, poètes et autres, et a eu l'occasion de connaître le succès et faire fortune.
Ils ont entrepris beaucoup de travaux, restauré en particulier les boiseries à singeries du salon, rétabli la petite tour derrière la maison, restauré la fontaine du jardin, débouché des souterrains et embelli le parc devant la maison et autour de la fontaine d'un statuaire à la manière de Maillol que Monsieur Pastor avait lui-même sculpté prenant son épouse comme modèle.
Il avait fabriqué des girouettes à la tête de Licorne, qu'il a fait placer à différents endroits sur les toitures de la maison. Même toutes les poignées des portes étaient des bronzes coulés puis ciselés par sa main. Elles représentaient des corps de femmes, de jeunes garçons et des chats étirés.
Jean cocteauMadame Pastor, ancienne institutrice, aimait le parc et le jardin où elle passait des journées entières. Elle était persuadée que son potager était celui de l'ancien monastère Saint-Martin, disparu aux invasions normandes.
Avide d'histoire, d'art et de belles Lettres, Monsieur Pastor avait par sa profession beaucoup de relations dans le monde des artistes. Il avait quelques dessins originaux que Cocteau lui avait offerts.
Le père Speybroeck a rencontré chez eux Jean Marais, le compagnon de Cocteau, qu'ils avaient un jour invité avec d'autres amis potiers. Monsieur Pastor avait plusieurs poteries et plats faits par Jean Marais, ainsi que des dessins de Cocteau dont deux dessins offerts au couple Pastor et qui ornaient les murs de leur salle de séjour.
Quand Monsieur et Madame Pastor ont vendu le Clos, ils sont partis à Uzès où ils ont acquis une maison du XVI° siècle, classée monument historique, au milieu de la ville. Cette fois-ci ils ont choisi " petit et sans trop de parc et jardins à entretenir. "

Les précédents occupants étaient Madame Cavalière et Monsieur Jean Lefèvre qui acquirent la maison pour en faire leur habitation principale tout en gardant leur appartement à Paris où Madame avait un magasin d'antiquités et où son compagnon, le comédien Jean Lefèvre, exerçait sa profession.
La maison grouillait de meubles estampillés et de bibelots de valeur. Chaque année, pendant l'été, ils organisaient une réception au Clos et dans le grand salon ils offraient une pièce de théâtre et de la musique à leurs invités. le clos la serreMadame Cavalière disait continuer ainsi à sa façon le salon littéraire de Madame Pèlegrin au XIXe siècle.
Elle y invitait quelques amis, des notables du pays et des voisins.
A ce moment-là fut tourné le film " Pattes de velours " [telefilm pour A2 de Nelly Kaplan en 1985] au Clos, avec Arditi, Bernadette Lafont et Michel Bouquet.
Madame Cavalière aimait les fleurs et avait fait restaurer la serre ce qui lui permettait d'inonder la propriété de toutes sortes de fleurs à chaque saison.
La serre a été restaurée par l’entreprise EIFFEL.

B) Le XIXe siècle :

Sainte beuveAu XIXème siècle, Précy semble avoir été un lieu privilégié où la qualité de vie attirait les bourgeois et les artistes de Paris.
En 1830, Mme Pèlegrin est propriétaire du Clos. Sa fille, Alexandrine, est la mère de Jules Gaillard, baptisé à Précy en 1839. Celui-ci va travailler au Ministère des Affaires Etrangères, secrétaire du Ministre sous Thiers, à partir de 1868. Il revient par la suite sur Précy, sera conseiller général, puis député pendant 20 ans.

Précy fut pendant quelques années un lieu de repos et de villégiature très aimé par Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869), écrivain et fameux critique littéraire du XIXème siècle français. Celui-ci vint régulièrement y retrouver son ami Viguier, ancien inspecteur général de l'Université, qui mourut à Précy en 1867.
On sait que Madame Pellegrin — de son nom de jeune fille, Marie-Alexandrine Laureau— l'accueillait en 1832 en sa propriété « Le Clos ».

Sainte-Beuve, était resté très lié au père de Jules Gaillard, Alexandre, son ancien professeur au Collège Bourbon (aujourd’hui le lycée Condorcet), trouva ainsi une raison de plus de venir à Précy.
Un jour que la fille de Madame Pellegrin se trouvait à Précy en même temps que Sainte-Beuve elle le pria de lui écrire un poème. Sainte-Beuve lui fit un sonnet, le premier d'une longue série de poésies de vers composés à Précy, qui forment une grande partie de son recueil des « Pensées d'août », publiées en 1837 à Paris. Le recueil commence ainsi par le poème dédié à Alexandrine-Pétronille Gaillard-Pellegrin.

C'est à Précy que Sainte-Beuve rédigea « Les causeries du Lundi ».
Alfred De VignyEn 1835, il emportait tous ses livres et notes sur Port-Royal pour y travailler à Précy dans le calme poétique de la demeure du Clos où il avait sa chambre attitrée. Il rentrait tous les quinze jours à Paris faire provision de textes, livres et revues sur Port-Royal. Son « Port-Royal », un véritable monument, sera l'œuvre de presque toute une vie de recherches. Bien des chapitres ont été rédigés à Précy.

C'est encore chez Madame Pèlegrin, qui aimait organiser des salons littéraires, que Sainte-Beuve rencontra Alfred de Vigny qu'il devait critiquer sournoisement dans la « Revue des deux Mondes » et dans ses « Portraits Contemporains ».
Le poète prit alors ses distances avec lui. Malgré cela, les poètes Alfred de Vigny et Alfred de Musset se sont plusieurs fois retrouvés avec Sainte-Beuve chez Madame Pellegrin.

Les anciens du pays racontent que l'œil-de-bœuf de la maison du Clos donnant sur le clocher de l'église est celui d'où le poète Alfred de Musset vit « la lune comme un point sur un i» sur le clocher de Précy endormi [dans le poème « Ballade à la lune »].
Alfred de mussetL’œil de bœuf a été bouché par M Pastor, il était au 1er étage, afin de transformer la pièce en bibliothèque.

Alfred de Musset revint à Précy en compagnie de George Sand.
C'est au cours d'un dîner, probablement un soir du mois de juin 1833, que Sainte-Beuve avait organisé pour réunir ses collaborateurs de la « Revue des deux-Mondes », qu'Alfred de Musset et George Sand, tous deux associés à la Revue, se sont trouvés placés l'un auprès de l'autre. On sait que George Sand avait fait de Sainte-Beuve son « confident » qu'elle appelle aussi son « confesseur ». Elle lui avait écrit qu'elle ne voulait pas de Musset pour succéder à Jules Sandeau comme rédacteur à la Revue, mais il fut avec elle « spirituel et charmant comme il savait l'être ». A la fin de la soirée, ils étaient amis.
Tout porte à croire que le passage de George Sand avec Alfred Musset à Précy s'explique dans le contexte des séjours de Sainte-Beuve dans le domaine du Clos.

C'est en souvenir de cet événement que le Maire de Précy, Pierre Bessey, a baptisé l'école maternelle : « Ecole George Sand » en 1969.

 

Un article du recueil "Précy au fil de l'eau" raconte en détail ces anecdotes sur la demeure " Le Clos ".

 

Sous-catégories