Les Saint Gelais

SAINT GELAIS, seigneurs de Précy de 1570 à 1594


Louis St Gelais (1513-1589), seigneur de Lansac, achète la seigneurie de Précy en avril 1570 à Antoinette De St Simon.

Saint-GelaisIl serait né vers 1513 en la gentilhommière de Cornefou, près de Cognac.

Il était sans nul doute fils naturel de François Ier, demi-frère de Henri II, comme cela est détaillé dans un ouvrage de Sauzé de Lhommeau (historien local poitevin) : " Saint-Gelais fils naturel de François Ier ".
Quelques éléments à retenir sur cette filiation, au-delà des traits du visage communs avec Henri II : pendant le Concile de Trente, où il représente le Roi de France, le cardinal MORONE, qui retranscrit les débats du concile, le mentionne textuellement comme " frère naturel de Henri II ".
Henry IIDe même, les poètes Ronsard et Montaigne le citent, comme leurs contemporains, dans leurs ouvrages, sous le nom de LANSAC, qui était le nom de sa mère (Jacquette de LANSAC).
François Ier avait 18 ans quand il aima Jacquette de Lansac, alors épouse Alexandre de St Gelais, diplomate de Louis XII, souvent absent. Il était né et revenait souvent à Cognac, près de leur habitation, avant que d'être roi de France.
En 1522, Alexandre décède et François Ier le nomme aussitôt à 9 ans « garde du sceau de chancellerie de Bordeaux », ce qui dénote l'attention particulière qu'il portait à cet enfant.

Il est élu maire de Bordeaux entre 1556 et 1558, puis est en charge de la capitainerie de la 2e compagnie des gentilshommes de la Maison de Roi en 1568.

Il épousa en 1545 Jeanne de la Roche-Andry, fille de Philippe seigneur de la Roche-Andry en Angoumois, et d'Anne de Beaumont-Genay. Il a au moins deux enfants avec elle : Guy de St Gelais (qui épousera Antoinette Raffin, fille de François, seigneur d'Azay le Rideau) et Claude (qui se mariera avec Charles, comte souverain de Luxe en basse Navarre).

Il se remarie en 1565 avec Gabrielle, fille de François de Rochechouart, seigneur de Mortemart. Ils auront comme enfants au moins : Charles (qui décèdera en 1586), François (qui sera abbé de St Lô) et Marguerite.

Il aura aussi un enfant bâtard, Urbain de St Gelais, qui sera évêque de Cominges et décèdera en 1613.

armes st gelaisIl a été fait par Henri III chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit lors de la promotion du 31/12/1579 en l'église des Augustins à Paris.

Il portait les titres de baron de la Motte-Sainte-Heraye, seigneur de Lanssac et de Pressy sur Oise, chevalier de l'Ordre du Roi, conseiller d'état, chevalier d'honneur de le reine Catherine (de Médicis). Il fut ambassadeur à Rome en 1554. Il représente le Roi Henri II au concile de Trente.

Ses armoiries sont : au 1 et au 4, une croix alaisée d’argent qui est de St Gelais, au 2 et au 3, burelé d’argent et d’azur de 10 pièces, au lion de gueules, couronné, armé, et lampassé d'or, qui est de Lusignan
Un cordon apparait en-dessous : l’ordre du St Esprit, mentionné ci-dessus, que Henri III avait créé pour honorer les courtisans de longue lignée qui combattaient les protestants avec lui.
En haut, sur le heaume, la fée Melusine qui fut la fondatrice de la lignée des Lusignan en épousant Raymondin (elle était mi-femme, mi-serpent).

En octobre 1589, il décède à Précy sur Oise, et est enterré dans un mausolée, un monument en marbre, dans l'église..

Le château passa en octobre 1593 à sa petite-fille Charlotte de Luxe (fille de Charles de Luxe et Claude De St Gelais, elle-même fille de Louis) qui se maria avec Louis de Montmorency, seigneur de Bouteville.

Des informations très détaillées sur les terres, le château, les batiments, figurent dans l’acte de donation à sa petite-fille.

 

Les Rouvroy de St Simon

Les ROUVROY de SAINT SIMON : 1451 – 1570

Louis de Précy avait fait don le 7 juillet 1451 de Précy à son cousin Gilles de St Simon, seigneur de Rasse.

Rouvroy armes Senlis- Gilles (né vers 1400, décès fin 1477, inhumé dans la cathédrale de Senlis) :

Celui-ci est le 2e fils de Mathieu II de Rouvroy, seigneur de St Simon (dit le Borgne) et de Jeanne de HAVERSKERKE, (dite De Wicque), d’où le blason que l'on peut observer sur le socle de la Vierge polychrome, dans l'église qui associe les armes des De Rouvroy et celles de la famille Haverskerke.

Comme Saint-Simon le rappelle dans ses Mémoires, Gilles a, en revanche, l’obligation, imposée par Louis de Précy lors de la donation, d’associer l’écu de Précy au blason de ses descendants. Cela explique la présence du blason de Précy au coeur des armes des différents baillis de Senlis, comme les reproduisent les documents des archives de cette commune.

Gilles de St Simon (la référence à la branche De Rouvroy disparaît souvent dans les écrits) fut l'un des seigneurs qui alla secourir la forteresse de St Martin-le-Gaillard, assiégée par les Anglais en 1419.

Il fut ensuite chambellan du Roi Charles VII (1423/1424), puis chambellan et maître d'hôtel du connétable de Richemont.

En 1429, il est fait chevalier, et accompagne Jeanne d'Arc après le siège d'Orléans et est présent à Reims au sacre de Charles VII : " Un grand nombre de vaillants guerriers, entre autres ... Gilles de Saint-Simon ... furent armés chevaliers sur le champ de bataille ".

Il était bailli de Senlis (il représente le roi, pour la justice et les impôts) en 1430.

Charles VIIEn 1435. il accompagne Charles VII sur les champs de bataille en Normandie et participe à la signature du traité de paix à Arras.

Il participe aux sièges de Meaux en 1439, de Creil et Pontoise en 1441, et transigea avec Gaucher de Rouvroy, son frère aîné, le 11 juin 1443.

Il est présent au château de Chinon en 1445 lorsque le duc de Bretagne rend hommage au Roy.

Il fut un des juges du procès du duc d'Alençon en 1458 et il assiste au sacre du Roi Louis XI en 1461.

Celui-ci le nomme parmi les seigneurs pour la garde et la sûreté de Paris en 1465.

Il épouse Jeanne De Floques, dame de St Lux, fille de Robert, seigneur de Grusmenil, et de Jacqueline Crépin, dont il a au moins cinq enfants.

Il fit son testament ke 20 septembre 1477 et son codicille le 17 décembre qui suit.

En 1477, un inventaire cite " Jeanne De Floques, veuve de Gilles de Rouvroy ".

Il est enterré dans la chapelle qu'il avait fait bâtir et fondée en 1471, dans la cathédrale de Senlis, appelée " la chapelle du grand Bailly ".

Son épouse se remarie en1480 à Louis de Villiers.

- Guillaume, fils du précédent :

Louis de Saint-SimonSon fils Guillaume lui succède : il est Chambellan de François Ier, qu'il suit pendant son voyage en Italie en 1514 et accompagne à Marignan en 1515.

Il épouse vers 1482 Marie De La Vacquerie, fille unique de Jean de La Vacquerie, seigneur de Verguigneul et de Marie de Fremault..

Il décède vers 1525, après avoir eu au moins 10 enfants.

Parmi ceux-ci figure Louis Ier de St Simon (1494-ca 1578) qui épousera Antoinette De Mailly-Maricourt, dont les descendants seront baillis de Senlis de génération en génération. Parmi ces descendants, on peut relever Charles de St Simon (dit "Marquis de St Simon"), qui sera châtelain de Pont Ste Maxence et acquerra la seigneurie de la Versine, entre Chantilly et Creil, et sera notamment capitaine du château de Chantilly. Sur ses armes, comme sur celles de ses ancêtres, on retrouve toujours les armes de Précy au coeur du blason. Un autre descendant de Guillaume est aussi le célèbre mémorialiste Louis de Rouvroy, 2e duc de St Simon, souvent dénommé simplemen " Saint-Simon ".

- Méry, fils du précédent :

Mery, seigneur de Précy et de Balagny sur Terrain, succède à Guillaume.

Il épouse Géraude du Prat (fille d'Antoine, seigneur de Nantouillet de de Françoise Vény d'Arbouze).

Il a un fils Méry qui meurt jeune et une fille, Antoinette.

Il décède en 1529. Son épouse se remarie ensuite avec René seigneur d'Arpajon et de Severac.

Jeanne d arc- Antoinette, fille du précédent :

Sa fille, Antoinette De St Simon, vient après Méry.  Elle est dite " Dame de Précy, de Balagny et des autres terres de sa maison ", dans les baillages de Senlis et de Beaumont.

Elle épouse le 9 février 1536 à Bolbec (76) Jean III De Canouville, seigneur de Raffetot.

Elle se remarie avant 1551 avec Louis De Montafié, comte de Varizelles (dans le Piémont).

Elle est citée en 1567 dans un inventaire du château de Chantilly.

Sans descendance, elle cèdera par la suite les droits de Précy en avril 1570 à Louis de St Gelais.

 

Les De Précy, et avant

Précy, il y a bien longtemps
 
p163 carte des peuples de gauleAvant l'époque des seigneurs :

Prisciacum est un lieu désigné à l'époque gallo-romaine, à l'endroit où une famille romaine, les Priscius, s'est fixée dans une villa ou une exploitation agricole comme il y en eut tant à cette époque, qui s'appropriaient les terres pour les déboiser et les rendre cultivables.
Le suffixe gaulois « ACOS » latinisé en « ACUM » a donné « PRISCIACUM » ou villa de PRESSY ou PRÉCY.
À l'époque mérovingienne, Précy faisait partie d'un des quatre Pagi des Bellovaques : le Pagus Cambliacensis (Chambliois) qui avait Chambly comme chef-lieu.
Des fouilles archéologiques entreprises au lieu-dit « LE MARTRAY » ont mis à jour différents niveaux datant du VIIème au 20ème siècle. On y a découvert beaucoup de tessons mérovingiens, des cabanes mérovingiennes, des murs aux caractéristiques de la taille médiévale ainsi que des fours et des multiples caves du XIème et XIIème siècle, des lieux de stockage de blé ou de graines, des murs, des caves et des celliers de l'époque moderne ...
Tout cela atteste d'une habitation continue à cet endroit depuis l'époque mérovingienne.

logo cambremerC'est vers la fin du VIIème siècle que l’on trouve référence à une abbaye, l'abbaye Saint-Martin de Précy, dont Farulfus était Abbé en 690.
Elle est citée dans un testament du comte Vandemir et de son épouse Ercamberte, originaires de Cambremer en Normandie.

Ceux-ci expriment la volonté d'être enterrés dans " l'abbaye bénédictine de Pressy sur Oise, près de Chambly ".
Dans leur testament, ils font don du territoire de Cambremer à cette abbaye de Précy.

Carte de France en 1180A cette époque, Précy fait partie du " Pagus Cambliacensis " ou pays de Chambly. Plus tard, en 844, les documents de l'époque font référence au " comitatus Cambliacensis " : il ne s'agit donc plus d'un pays, mais d'un Comté, avec un Comte à sa tête, a priori dénommé Leuto, son successeur étant Ratboudus.
Celui-ci est nommé dans une Charte de Charles le Chauve, portant la date de 861, qui parle également du monastère St Martin de Précy. Il a donc survécu aux premières invasions normandes. Dans cette charte, il est question d'un échange de biens, Ratboudus récupérant des secteurs comprenant Précy d'un Theodolbus. Ce pays de Chambly constituait une partie significative d'un territoire plus vaste, le Comté de Beaumont, qui ne faisait pas partie du royaume de France. Il faut rappeler que celui-ci était fort réduit au Moyen-Age, d'abord limité à l'Ile de France et l'Orléanais, et que le royaume cohabitait avec des provinces autonomes, duchés, comtés, parfois plus vastes que le territoire du Roi. 

Les seigneurs locaux apparaissent ainsi vers les Xe ou XIe siècle, pour lutter contre les pillages ou les milices armées.

La carte de France vers 1180 présentée ci-joint donne une idée de la répartition des terres que nous connaissons aujourd'hui. Ce n'est qu'en 1223 que le Comté de Beaumont a rejoint le royaume de France. Cette année-là, le Comte Jean de Beaumont décède, sans postérité. La légitimité incombe à un de ses parents, " Thibault d'Ully ", mais celui-ci se heurte à la constestation d'autres parents, cousins, oncles ou tantes. En avril 1223, intervient à leur demande Philippe-Auguste, qui va récupérer le Comté, en échange de rentes assurées à D'Ully.

  
écu de precyLes seigneurs " DE PRECY " :  du XIe siècle à 1451
 
En 1095, un seigneur de Précy participe à la 1e croisade avec son écu. Les écrits sur cette période mentionnent, parmi les chevaliers croisés :
« Le Sire de Pressy, lozangé d’argent et de gueules à un chef d’or
Monsieur du Pressy, semblable à un quartier noir
Monsieur Philippe de Pressy, semblable à trois coquilles noires en chef ».
Sceau de Precy
Plus tard, on trouve en 1219, la référence à Guillaume de Précy qui participe à la 6e croisade, aux frais de Mathieu de Montmorency.
 
En 1317, Philippe de Précy, gouverneur des frontières de Flande, appose son sceau sur un document de versement de gages.

En 1334, Guillaume de Précy se marie avec Béatrix de St Simon. En 1342, Guillaume de Précy signe un accord par le prieur de St Leu.
 
En août 1372, le dénombrement du village est assuré par Philippe de Précy, fils de Guillaume.
Au dénombrement de 1385, les Archives Nationales mentionnent état du fief « tenu du Roy notre Sire par Messire Philippe de Précy ». On y signale l’existence du « grand hostel », un colombier, un moustier [église au moyen age, cela vient de monastère], des vignes, le tout « enclos de murs ».
En 1388. par son mariage avec Jeanne de Chatillon (fille de Jean et Isabeau de Trie), Philippe de Précy hérite du fief de Quicampoix.
En 1407, Philippe de Précy est présent au partage des biens de Jean de Chatillon [son beau-père].
bataille de Crécy
Vers 1430, Louis de Précy, fils de Philippe, épouse Catherine de Nantouillet.
A cette même période, la Guerre de 100 ans, les anglais chassent Louis de Précy de son château.
En 1430, le roi Charles VII envoie Jean De la Brosse, maréchal de Boussac, déloger les anglais.
« Ils allèrent assiéger la ville de Pressy …. Et aussi la forteresse démolie » (Enguerrand de Monstralet)
Mais Louis qui récupère le château en ruines n’a pas d’enfant.

Le 7 juillet 1451, il fit don de la seigneurie de Précy à son cousin Gilles de St Simon seigneur de Rasse, de la famille des St Simon de Rouvroy.

 

 

 

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